Pour son nouveau label "de combats et d’idées", la maison mise sur un prix attractif (4,50 euros), un format 17 x 12,5 cm et une pagination réduite à une cinquantaine de pages. Soit des textes de "50 000 à 60 000 signes pour permettre aux intellectuels de livrer une réflexion assez incisive. Un "Libelle" se glisse dans la poche et peut se lire dans le métro", explique Julie Clarini.
Cinq titres pour janvier et février 2022
La collection sera inaugurée le 7 janvier par deux premiers titres. Dans L’ensauvagement du capital, l’historienne Ludivine Bantigny fait ressortir la violence du capital et propose un "essai incarné et flamboyant pour une résistance plus radicale à un monde qui nous écrase, de l’extrême-centre à l’extrême-droite", selon la description de l’ouvrage. Avec Qui "annule" quoi ?, la professeure au département d'études françaises et francophones et directrice du Centre d'études européennes et russes à l’Université de Californie à Los Angeles Laure Murat se concentre sur la cancel culture, cette "autre face de la violence du capitalisme, et des oppressions qu’il met en place".
L’économiste Thomas Piketty signera un texte dans la collection le 14 janvier. Il sera suivi par la spécialiste des médias Julia Cagé. Le 4 février, elle publiera Le contre-Bolloré : pour une télé libre, un "manifeste et un manuel pour une indépendance du quatrième pouvoir : l’information". Elle y dénonce la concentration des médias et notamment l’accélération de la constitution de l’empire de Vincent Bolloré, à l’heure où son groupe Vivendi (Canal+, Europe 1, CNews, Editis) a annoncé sa volonté, le 15 septembre dernier, de lancer une offre publique d’achat (OPA) sur Lagardère (Hachette Livre).
La spécialiste du langage politique Cécile Alduy montrera, quant à elle, "comment les mots de la gauche ont été pervertis", explique Julie Clarini, dans un texte à paraître le 11 février. Au total, Le Seuil prévoit un rythme de publication d’une douzaine de titres par an.