« Je ne doute pas, je n'ai pas peur. Le désir est mon seul moteur. » Ainsi s'exprime Dot Pierson (surnom de Dorothée) qui vit sous le signe de la multiplicité. Réalisatrice, scénariste, monteuse, performeuse ou blogueuse, elle se dit atteinte par « la maladie de la création ». Sa plume fait cette fois appel à sa « mémoire corporelle ». Douze chapitres, comparables à des nouvelles, dressent un portrait de femme libérée, « comblée, pressée », hédoniste. On la voit grandir et imposer ses plaisirs.

« J'ai eu des hommes plein mon lit, plein ma vie. Des hommes en pagaille, parce que j'aime bien ça. » Certains l'ont marquée, tel son amour impossible avec un Suédois, ou celui qui lui a ouvert la voie. Comme toutes les jeunes filles, elle rêve de « pouvoir enfin rentrer dans le grand monde.J'avais déjà en moi le sexe fier et assumé. » La narratrice respecte « sa promesse de femme », en passant par l'acceptation d'un corps en pleine mutation. Féministe, Pierson insiste sur l'inégalité de ses pairs. A l'ère des applis ou des sites de rencontres en un clic, elle questionne la sexualité contemporaine. « Internet a su nous rapprocher et nous éloigner comme jamais. » Peu importe son chemin sexuel, elle suit une philosophie : « être aux commandes de nos vies ».