Alarmiste, le commissaire européen a jugé que “l’air devenait rare pour la presse et le livre dans l’univers numérique”, selon Börsenblatt. Il s’agit pour lui de démontrer l’urgence à agir pour mettre en place un véritable marché commun numérique, ainsi que la Commission européenne en a présenté les grandes lignes le 6 mai dernier. Günther Oettinger est actuellement lancé dans une tournée d’explication de ce programme, qui prendra notamment la forme d’un projet de directive réformant le droit d’auteur, annoncé pour novembre prochain.
Les professionnels du livre sont invités à exprimer leur avis dans le processus d’élaboration de ce texte, a-t-il déclaré, s’adressant aux représentants du Börsenverein. Avec la numérisation, les contenus culturels qui constituent une des grandes richesses de l’Europe sont devenus une des principales ressources du Web.
“Il ne veut pas voir de nouveau l’exemple de Nokia, qui était un des leaders européens de la téléphonie mobile et qui est passé sous contrôle américain”, décrypte Françoise Dubruille, directrice de l’EIBF, co-organisatrice de la rencontre. Une réglementation unifiée sur le droit d’auteur éviterait aux industries culturelles européennes d’être marginalisées et de devenir de simples fournisseurs de contenus pour les grands groupes américains, dominants sur Internet, affirme Günther Oettinger.
Fabian Paagman, co-président de l’EIBF, a noté que “les libraires européens remarquent avec plaisir que la stratégie du marché unique numérique est clairement orientée vers les besoins des consommateurs. En tant que libraire, j’ai toujours eu à cœur d’offrir à mes clients ce qu’ils souhaitent trouver dans les rayons de ma librairie, dans le format de leurs choix, et dans des conditions de concurrence saine entre libraires”. Faisant allusion aux avantages fiscaux dont bénéficie Amazon, il a souligné que les libraires ne craignent pas la concurrence, à condition que les mêmes règles s’appliquent à tous.