Le film italien de Marco Turco est sobrement intitulé Oriana Fallaci. Ce biopic raconte la vie de la journaliste, grand reporter et écrivain italienne, née en 1929 et décédée en 2006. Il ne raconte pas toute la vie de cette intervieweuse intrépide et féministe, incarnée par Vittoria Puccini. Le récit s'articule avant tout sur trois grandes périodes de sa vie: sa relation avec l'Islam (du Pakistan des années 1960 au 11 septembre 2001 en passant par sa rencontre avec l'ayatollah Khomeini), la guerre du Vietnam et la Grèce des Colonels.
De son travail d'écrivain, on retiendra dans ce film deux de ses ouvrages les plus marquants: Un homme, publié chez Grasset en 1981, en souvenir de son mari Alexandros Panagoulis, homme politique et poète grec et La rage et l'orgueil (Plon, 2002), qu'elle a écrit après les attentats contre le World Trade Center. "Mes livres sont mes enfants" lui fait-on dire dans le film.
Auteure de nombreux essais (La force de la raison, Rocher ; Lettre à un enfant jamais né, Flammarion) et romans (Inchallah, Gallimard), journaliste attisant les polémiques et controverses, elle est aussi le sujet d'une biographie que lui a consacré Cristina De Stefano, Oriana: une femme libre. Albin Michel a publié la traduction de Sophie Rouère en février dernier.
Selon la biographe, elle créait "un lien franc et parfois brutal, au plus près de l'émotion et de la contradiction. Au risque de déplaire et de s'attirer de nombreux ennemis."
Les livres d'Oriana Fallaci, quasiment tous publiés chez Rizzoli en Italie, ont été traduits dans une vingtaine de langues. Rizzoli a récemment édité La mia Toscana, une oeuvre posthume sur sa région natale.