Cette année, les festivaliers pourront voir les films de vétérans comme Jean-Luc Godard ou Wim Wenders, d’habitués comme les frères Dardenne ou Olivier Assayas.
Mais on remarque surtout, hormis quelques adaptations, l’invasion de films biographiques, tendance que nous évoquions l’automne dernier dans notre événement consacré aux liens entre le cinéma et la littérature.
Côté adaptations, signalons La chambre bleue, film réalisé par le comédien et cinéaste Mathieu Amalric, d’après le roman de Georges Simenon, publié il y a 50 ans. Le texte est disponible au Livre de poche mais aussi dans la Pléiade (Pedigree : et autres romans) et dans la collection « Simenon » d’Omnibus (Les essentiels de Georges Simenon et Les romans durs, volume 11, 1961-1966). Le film met en vedette Léa Drucker et Amalric et sera présenté dans la sélection Un certain regard.
En compétition, on retrouvera Tommy Lee Jones avec The Homesman, transposition cinématographique du roman de Glendon Swarthout. Le roman est réintitulé en français Homesman. Gallmeister le fait paraître le 5 mai prochain, traduit par Laura Derajanski. Ce western américain au féminin rassemble Hilary Swank, Miranda Otto et Meryl Streep.
Cinq « biopics » seront également présentés en avant-première mondiale à Cannes. A commencer par le film d’ouverture d’Olivier Dahan, avec Nicole Kidman, Grace de Monaco, qui se concentre sur les années où la princesse monégasque hésitait à revenir sur les plateaux hollywoodiens. Rappelons que paraît le 25 avril Princess Grace, de Jeffrey Robinson (Michel Lafon).
Bertrand Bonello proposera une autre version de la vie d’Yves Saint Laurent, avec Saint Laurent. Gaspard Ulliel y incarne le styliste. Le film, dont le scénario a déplu à Pierre Bergé, se déroule entre 1965 et 1976. A noter que Sandro Cassati sort la semaine prochaine Yves Saint Laurent : l’enfant terrible, biographie éditée par City.
Les vénérables auteurs britanniques ne sont pas en reste. Avec Jimmy’s Hall, Ken Loach, pour ce qui est annoncé comme son dernier film, a opté pour la vie du leader communiste irlandais James Gralton. Aucun livre sur le personnage n’existe en français. Trois ouvrages en anglais ont été publiés : Deported – Jimmy Gralton An Undesirable Alien de Des Guckian (1986), The Gralton Affair de Pat Feeley (1986) et My Cousin Jimmy de Margaret Gralton (1991).
Mike Leigh a préféré le peintre anglais le plus célèbre de l’histoire de l’art, J.M.W. Turner. Mr. Turner. L’artiste, interprété par Timothy Spall, a fait l’objet de nombreux livres, notamment lors de la grande rétrospective au Grand Palais en 2010.
Enfin l’Américain Bennett Miller, à qui l’on doit le film Truman Capote, raconte le meurtre d’un champion olympique de catch dont le frère a été tué par un schizophrène, l’héritier milliardaire de la famille du Pont. L’histoire est retracée dans un récent essai anglophone autoédité, Wrestling with Madness, de Tim Huddleston.
Le 67e festival de Cannes se déroulera du 14 au 25 mai 2014.