Raphaël Sorin, éditeur notamment des
Particules élémentaires de Michel Houellebecq, est décédé à l'âge de 78 ans, a annoncé dimanche 16 mai Ring, dont il était directeur littéraire.
"Ancien journaliste, conteur de talent, homme très intuitif et ami fidèle, Raphaël Sorin a toujours défendu l'audace", relève David Serra, fondateur de Ring, sur Twitter
.
Raphaël Sorin a commencé sa carrière d'éditeur en 1969 aux aux éditions Champ libre créées par Gérard Lebovici et Gérard Guégan, rappelle
Le Monde. Il participe ensuite à la relance des éditions Sagittaire où il publiera Charles Bukowski notamment
L’amour est un chien de l’enfer. Figure du milieu littéraire, il a fait la majeure partie de sa carrière dans de grandes maisons comme le Seuil, Ramsay, Albin Michel, Flammarion, Fayard ou encore Libella comme conseiller éditorial.
En 2011, celui qui ne croit pas aux Mémoires d'éditeur, publie
Les terribles : autres produits d'entretiens, chez Finitude, où il raconte non pas sa carrière de quarante ans d'édition, mais ses rencontres (Stephen King, Léo Malet, William S. Burroughs, Pierre Prévert, Fantômas, etc.), sa bibliothèque, ses amitiés et réunit plusieurs textes éparpillés au fil du temps. En 2012, il choisit de rejoindre à sa création la maison Ring, qui a publié plusieurs auteurs controversés tel Laurent Obertone.
Coup de foudre pour les Particules élémentaires
Chez Flammarion, il avait édité
Les particules élémentaires (1998) et
Plateforme (2001) de Michel Houellebecq. L'AFP reprend ce qu'il disait au sujet de sa découverte des
Particules élémentaires. "Je l'ai lu dans la nuit, je suis allé voir le patron de Flammarion, Charles-Henri, je lui ai dit "nous tenons un chef d'oeuvre"", racontait-il, parlant d'un "
coup de foudre littéraire". Passé chez Fayard, il sera suivi par Michel Houellebecq avec
La possibilité d'une île (2005).
Né le 12 août 1942 à Chambéry, Raphaël Sorin a aussi été critique littéraire. il a collaboré au Monde, au Matin, à Globe, L’Express, ou Libération. A la radio, il a participé au « Masque et la plume » et à des émissions sur France Culture ; à la télévision, il a apporté notamment sa participation aux émissions « Ouvrez les guillemets », « Droit de réponse », « Le Cercle littéraire ». Il était cousin avec l'écrivain Elias Canetti, prix Nobel de littérature en 1981.
Sur Twitter, les hommages se multiplient suite à l'annonce de son décès. La directrice adjointe d'Humensis, Muriel Beyer, le qualifie de
" vrai découvreur , un homme de culture sans compromis". "
Aucun talent (ni aucune nullité) n'échappait à son oeil d'aigle", saluae l'écrivain Raphaël Enthoven. L'historien Eric Anceau décrit lui un
"conteur de talent, ami fidèle".