L’engouement pour les métiers de la sécurité

"Ces annonces de recrutement auront un impact sur les ventes d’ouvrages et nous sommes en mesure d’y faire face." Patrick Gonidou, Nathan - Photo Olivier Dion

L’engouement pour les métiers de la sécurité

Depuis les attentats de janvier 2015, et plus encore depuis les tueries du 13 novembre, les concours ouvrant aux métiers de la sécurité (militaire, gardien de la paix, gendarme…) suscitent un regain d’intérêt.

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Par Charles Knappek
avec Créé le 15.01.2016 à 01h05

La tendance est encore timide, mais quelques éditeurs l(on observée : les livres permettant de préparer les concours ouvrant aux métiers de la sécurité enregistrent un regain d’intérêt significatif. Chez Studyrama, Engagé volontaire de l’armée, qui propose des tests et de la méthodologie pour préparer l’épreuve d’évaluation, s’est par exemple vendu à 200 exemplaires dans les quinze jours qui ont suivi les attentats de Paris et de Saint-Denis du 13 novembre. "Habituellement, nous en vendons 1 500 par an, compare Frédéric Vignaux, directeur des éditions. Depuis les attentats, on observe globalement un pic autour des concours liés aux métiers de la sécurité, qui sont déjà traditionnellement des secteurs dynamiques."

"Les attentats ont réconcilié une partie des jeunes avec la police et la gendarmerie, note pour sa part Julie Pelpel-Moulian, responsable éditoriale supérieur, technique et numérique chez Hachette. Nous allons compléter notre offre en la matière. L’Etat a décidé de recruter davantage, ce marché va devenir porteur." Hachette s’intéresse notamment au concours de sous-officier de la gendarmerie, absent de son catalogue, même si aucun projet concret n’est encore lancé pour 2016. L’éditeur dispose déjà de plusieurs titres adaptés aux métiers de la police. Paru fin 2014, Gardien de la paix a vite trouvé son public. Hachette s’appuie aussi sur le tout-en-un Agent spécialisé de la police technique et scientifique et compte renforcer son offre pour couvrir les grades supérieurs.

8 500 nouveaux postes

Les perspectives sont prometteuses : François Hollande a annoncé dès le 16 novembre la création de 5 000 emplois de policiers et de gendarmes dans les deux ans à venir, et de 2 500 nouveaux postes dans l’administration pénitentiaire et pour les services judiciaires. 1 000 postes doivent également être créés dans les services des douanes, tandis que les effectifs de l’armée ne subiront aucune réduction au moins jusqu’en 2019. "Ces annonces auront un impact sur les ventes d’ouvrages et nous sommes en mesure d’y faire face avec nos titres couvrant les concours de gardien de la paix, de sous-officier de gendarmerie, mais aussi de policier municipal et de sapeur-pompier", constate Patrick Gonidou, directeur éditorial du département sciences et concours chez Nathan.

Mais si les premiers frémissements sont déjà perceptibles, les conséquences sur les ventes se feront surtout sentir à moyen terme. "Il est trop tôt pour parler de tendance parce que les gens ne se sont pas encore inscrits aux prochaines sessions des concours, estime ainsi François Cohen, directeur de Vuibert. Nous vendons déjà aujourd’hui beaucoup de livres couvrant les concours de gendarme et de gardien de la paix, mais cela correspond à la période de révision." Le concours de sous-officier de gendarmerie est en effet organisé deux fois par an, en septembre et en mars, mais la Gendarmerie nationale a prolongé jusqu’au 9 décembre dernier la période d’inscription pour la session de mars. De quoi doper les ventes en librairie ? Les éditeurs, eux, s’intéressent plus que jamais à ce marché. "Les métiers de la sécurité forment un secteur que nous regardons avec attention", confirme Marie-Anne Jost-Kotik, directrice éditoriale du pôle référence chez First, éditeur arrivé récemment sur le segment des concours administratifs avec sa collection phare "Pour les nuls", mais encore absent de la police et de la gendarmerie.

15.01 2016

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