"Dévoilant une facette inédite" de l'homme de lettres, déclarait-on pourtant à Drouot, les archives Sade n'ont pas séduit les acheteurs. Présentés comme des moments forts de la vente, les six pièces de théâtre mais aussi le fauteuil tapissé qui avait suivi le marquis de cellule en cellule, lorsqu'il était en prison, n'ont pas trouvé preneur.
"Nous sommes déçus du manque d'engouement, notammment de la part des institutions", a déclaré au sortir de la vente le commissaire-priseur Rodolphe Tessier. La Bnf avait, elle, préempté deux lots, un carnet manuscrit de visites protocolaires et un mémoire de dépenses.
7 000 euros pour le crâne
Le portrait du père de l'homme de lettres, le comte de Sade, acquis pour 39 000 euros, est la meilleure vente du lot, et aussi l'objet qui a suscité le plus d'engouement dans la salle. Contre toute attente, deux autres pièces ont été vendues au-dessus de leur estimation : un bronze du crâne de Sade, adjugé pour plus de 7 000 euros, mais aussi une liste des courses du marquis. Alors prisonnier du donjon de Vincennes, Sade réclame à ses geoliers des livres, un cahier de 600 pages et des grandes bougies de nuit. De quoi nourrir l'aura de l'auteur du siècle des Lumières.