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Les Docks de Saint-Ouen, un quartier fertile pour les nouvelles librairies

Installée cours des Lavandières, dans le nouveau quartier des Docks de Saint-Ouen, la librairie La Bookerie bénéficie même d'une petite terrasse, à proximité d'espaces de jeux. - Photo Joyce Berrocal

Les Docks de Saint-Ouen, un quartier fertile pour les nouvelles librairies

En pleine transformation, le nouvel écoquartier de la commune située au nord de Paris a récemment accueilli deux premières librairies, venues stimuler le dynamisme culturel de son épicentre.

Par Élodie Carreira
Créé le 21.06.2024 à 10h40 ,
Mis à jour le 08.07.2024 à 09h42

Après des années de travaux, le nouveau visage du quartier des Docks à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, se dessine enfin. Transformé en un écoquartier de 100 hectares en bord de Seine, il accueille progressivement ses nouveaux habitants et commerces de proximité. Parmi eux, deux vecteurs de dynamisme culturel qui viennent tout juste d’ouvrir : la librairie généraliste La Bookerie et Ducks & Docks, enseigne spécialisée en bandes dessinées.  

La Bookerie 2
Outre le coin gourmandise, La Bookerie organise des ateliers créatifs et des rencontres.- Photo JOYCE BERROCAL

« Je voulais participer à mon niveau à la promotion de la culture et au développement de la vie de quartier », confie Joyce Berrocal, propriétaire de la première librairie généraliste des Docks, La Bookerie. Après avoir travaillé dans le secteur de la vente et des achats, la jeune femme de 30 ans a voulu combiner ses compétences commerciales à sa passion pour la lecture. Grâce au soutien de ses proches, de la région, d’Initiative Plaine Commune, et de plus de 140 contributeurs qui ont répondu à sa campagne participative, la libraire en herbe a pu financer les travaux, le mobilier et le matériel nécessaire à la création de son enseigne, ouverte fin avril.

La librairie de quartier, un vecteur de dynamisme culturel

Sur les 88 mde surface de vente plain-pied dont elle dispose, Joyce Berrocal, aidée par deux libraires à temps partiels, réuni progressivement près de 6 500 références sur les étagères, dont une poignée de livres en anglais pour tous les âges. Une aire « concept store » de la librairie est dédiée aux créateurs locaux du 93, invités à donner des ateliers souvent en lien avec la littérature, comme de la broderie sur des pochettes à livres. Un autre espace est également réservé à une pause gourmande, avec fauteuils, café et pâtisseries.

Cinquantaine mètres plus loin, une autre librairie, cette fois spécialisée en bande dessinées, vient d'ouvrir ses portes, le 18 juin, à l’initiative de Benjamin Cesari. Ancien journaliste pour Blast et Brut, il s’est récemment installé à Saint-Ouen et est « tombé amoureux du potentiel de la ville et du quartier des Docks ». Mais à son arrivée, ce grand collectionneur de BD déplore l’absence de librairies spécialisées « dans ce quartier de 5 000 habitants et qui en attend 20 000 de plus ». Encouragé par sa femme et un entourage enthousiaste, celui qui fut rédacteur en chef, durant six ans, de l'émission de culture asiatique Nyûsu show sur TV J-One décide alors de prendre les choses en main et d’ouvrir sa propre librairie, baptisée Ducks & Docks.

« Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts »

Dans son local de 70 m², Benjamin Cesari a réservé une place à chaque sous-segment de la BD. Les mangas, au nombre de 3 000, côtoient plus de 2000 classiques et romans graphiques et près de 500 comics cohabitent avec une offre jeunesse sélectionnée avec soin. « Il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts », se réjouit le libraire qui espère atteindre les 10 000 références à la fin de l’année, ainsi qu’un chiffre d’affaires au minimum de 250 000 euros par an.

Ducks&Docks
La librairie Ducks&Docks propose aussi quelques figurines et cartes TCG comme Pokemon ou Dragon Ball.- Photo BENJAMIN CESARI

S’il a, lui aussi, bénéficié du soutien financier et moral du réseau Initiative Plaine commune, Benjamin Cesari se dit néanmoins « déçu » de la région Ile-de-France, mais surtout du Centre national du livre (CNL) qui, confie-t-il à Livres Hebdo, « a encore du mal à comprendre l’importance de la BD et de la diversité de ses références » et « préfère d’abord venir en aide aux libraires en difficultés ». Mais le jeune libraire reste enthousiaste, ravi de son emplacement à quelques encablures de la Communale, un repaire gourmand de 12 000 m² qui attire un cortège de profils éclectiques, curieux de découvrir de nouveaux lieux vivants et conviviaux.

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