Elle cumule plus de 2 millions d’exemplaires vendus depuis la sortie de son premier volet en 2015. Parue aux éditions Le Lombard, Les enfants de la Résistance de Vincent Dugomier et Benoît Ers est une série de bandes dessinées qui a su construire un succès durable auprès du jeune public. Et ce, malgré la dureté de ses sujets, la Seconde Guerre mondiale et les mouvements résistants vus à hauteur d’enfant. Son 9ᵉ tome, Les jours heureux, arrivera dans les rayons des librairies le 6 septembre, peu de temps après que la France a fêté le 80e anniversaire du Débarquement.
En janvier 1944, dans le village imaginaire de Pontain l’Écluse, la lutte intérieure contre les Allemands s’intensifie. Alors que les actes de résistance se multiplient, les autorités d’occupation promulguent le décret Sperrle, augmentant d’un cran la répression. C’est dans cette grande Histoire que s’écrit la petite, celle de François, Lisa et Eusèbe, les trois « enfants de la résistance », cheminant vers l’adolescence.
Tiré à 130 000 exemplaires, ce nouvel album permet aux deux auteurs de la bande dessinée de réfléchir à comment peut éclore la conscience politique dans la jeunesse, qu’elle aille vers la résistance ou la collaboration. Et le contexte de l’année 1944, marqué par l’arrivée imminente des Alliés, soulève également une question : comment reconstruire sur les ruines ?
Aimée des petits, plébiscitée par les grands
« Pour créer de l’enthousiasme, il ne suffit pas de tenir un bon sujet, constate Élise Haurou, éditrice au Lombard. Vincent Dugomier et Benoît Ers sont exigeants envers eux-mêmes et leur travail, et ils se sont beaucoup renseignés sur cette période. Cette richesse documentaire fait que la série peut tout à fait être lue par des adultes. Nous devons également beaucoup aux établissements scolaires. »
Libraire à Bulles de Salon (Paris), Vincent Thebault abonde dans le sens de l’éditrice. « Les enfants de la résistance plaît aux parents, de par sa charge éducative, mais elle ne lésine pas sur une bonne narration qui va emporter les lecteurs. »
Et en effet, l’univers de la BD a eu le temps de s’étendre en périphérie de ses albums. Une série de podcasts de quinze minutes, Résister !, avec le concours du studio Blynd, spécialisé dans la bande dessinée audio, examine les trajectoires hors du commun de jeunes résistants du Mans et de Bretagne.
Des initiatives visant à renforcer la dimension pédagogique de la série ont également été mises en place : la création de fiches de lectures par le magazine La Classe, disponibles sur le portail de référence de la série, ainsi qu’une exposition itinérante à la demande pour les établissements scolaires. En 2020, la bande dessinée recevait d'ailleurs le Trophée de l'édition Livres Hebdo de la meilleure communication pour ces raisons.
Et pour la suite ? « Rien n’est encore décidé sur le nombre de tomes, explique Élise Harou, mais nous allons dépasser un peu le moment du Débarquement, pour voir le monde d’Après. » D’ici-là, restent Les jours heureux.
