Ayant décidé que 2014 serait "l’année des bibliothèques", le ministère de la Culture a réuni ce lundi 8 décembre élus et professionnels pour les Assises des bibliothèques, à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris. L’événement s’articulait autour de "la place des bibliothèques dans la démocratie du XXIe siècle" et aura permis un état des lieux d’un réseau national qui compte pas moins de 16 300 bibliothèques employant près de 30 000 professionnels.
Nouveaux publics et nouvelles missions
Près de 200 professionnels ont assisté aux quatre tables rondes de la journée. Parmi les modérateurs et les intervenants, les élus ont répondu présents, avec une quinzaine d'hommes et de femmes politiques provenant autant de milieux urbains que de communes rurales.
Tout au long de la journée, les débats ont principalement tourné autour de la nouvelle place que tiennent les médiathèques dans la cité.
Place au dynamisme numérique
"Enlever aux libraires et aux bibliothécaires la possibilité de se lancer dans le prêt de livres numériques, c'est les priver d'une possibilités certaines de revenus, et d'un certain enthousiasme de création. Le tout est d'entendre et de bien comprendre les recommandations des auteurs et des éditeurs sur la question", a déclaré Virginie Clayssen, présidente de la commission numérique du Syndicat national de l'édition. Il a en effet beaucoup été question l'après-midi des opportunités offertes par les nouveaux services numériques. Olivier Tacheau, directeur général des services de l'université d'Angers, a lui insisté sur la longue période de coexistence entre livres papiers et numériques qui s'ouvre en France alors que le livre numérique ne représente encore que 4% du marché du livre.
Alors que l'informatique est entrée dans les bibliothèques depuis plusieurs décennies, les pratiques ne basculent pas d'un seul coup du tout papier au tout numérique. "La bibliothèque est de plus en plus un lieu de pratique des contenus, et d'une pratique culturelle de plus en plus collective", a estimé Bruno Racine, président de la BNF, avant de lancer à destination de l'assemblée : "Ayez confiance en l'avenir, le livre numérique ne remettra pas en cause les fondements mêmes de notre secteur."
Et en effet, si l'utilisation du numérique en bibliothèque s'est accrue, les services proposés témoignent d'une marge de progression encore importante : en 2014, si 63% des bibliothèques françaises disposent d'un site Internet propre (38% en 2010), l'offre de services en ligne est encore peu diversifiée : seulement 2% des bibliothèques publiques permettent de s'inscrire en ligne, 17% d'accéder à un compte lecteur et 15% de réserver des documents en ligne.
En fin de journée, la ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin a conclu les débats. "Les médiathèques doivent rester l'un des liens les plus étroits existant entre les populations et les services publics, a-t-elle déclaré. J'appelle les élus à tout mettre en oeuvre pour resserrer cette proximité. Les médiathèques incarnent la permanence du service public sur l'ensemble du territoire. Dans ce contexte de réformes territoriales, je souhaite réellement que ce lien demeurent inchangé."