Après les animaux, sauvages ou pas, les mammifères, les oiseaux, la célèbre linguiste Henriette Walter et son complice, le polytechnicien et ingénieur Pierre Avenas, nous entraînent dans une passionnante expédition en forêt, à la recherche du nom des arbres. Quelque 200 sont ici recensés, classés selon la logique botanique, c’est-à-dire par familles (les conifères par exemple, ou les fruitiers), puis d’après leur étymologie et leur géographie d’origine. Leurs noms étant présentés et comparés dans cinq langues de référence, français, italien, espagnol, anglais, allemand.
Comme toujours dans les livres de vulgarisation scientifique d’Henriette Walter, tout est exposé clairement, de façon pédagogique, et l’on apprend des tas de choses en s’amusant. Le propos est illustré de dessins et de schémas, dans la tradition des ouvrages botaniques, mais aussi entrecoupé de "récréations", ou d’encadrés centrés sur un point précis. On apprend ainsi que le plus vieil arbre de Paris est un robinier de plus de 400 ans, transplanté de l’île de la Cité au square Viviani, juste en face de Notre-Dame.
Mais les auteurs entraînent bien plus loin le lecteur : en Amérique, avec le séquoia (du nom de Sequoyah, le Cherokee qui a transposé la langue de son peuple en un syllabaire) ou le sassafras, cher à René de Obaldia ; au Japon, avec le gingko biloba, arbre fossile sauvé au XIIe siècle ; à Madagascar avec le ravenala, ou arbre du voyageur ; en Inde avec le talipot, le géant des palmiers, dont le nom vient du sanscrit.
A défaut de voyager, on peut planter dans son jardin, visiter des arboretums, ou simplement rêver en se récitant les plus beaux de ces noms d’arbres, qui ont aussi irrigué l’onomastique et la toponymie. Une quête de nos racines naturelle, culturelle et œcuménique.
Jean-Claude Perrier