ALERTE ROUGE. Patrick Drahi a encore frappé ! Cette fois dans la presse culturelle... pic.twitter.com/QbwCAgzalb
— Alerte à L'Express (@AlerteALexpress) 3 juillet 2017
Les salariés "tirent la sonnette d'alarme"
"Pendant que vous sonnez triomphalement la cloche à Wall Street, [Altice USA, filiale américaine de l'empire des télécoms et des médias du milliardaire, est entré à Wall Street le 23 juin] nous, vos salariés, tirons la sonnette d'alarme", ajoutent les signataires.
Cette lettre ouverte fait suite à l'annonce par le groupe SFR, le 14 juin dernier, de la vente d'une douzaine de magazines thématiques. "Nous souhaitons nous recentrer sur l'actualité générale et politique, à travers les titres phares que sont Libération et L'Express, et une poignée de magazines (notamment My Cuisine, A nous Paris) que SFR conservera après cette opération", avait souligné Alain Weill, directeur général des activités médias de l'opérateur.
Jean-Jacques Augier et Stéphane Chabenat rachètent Lire
Le mensuel Lire, propriété de SFR Presse depuis 2015, a donc été vendu à Jean-Jacques Augier, actuel propriétaire du magazine spécialisé Books et de Têtu, proche de François Hollande et d'Emmanuel Macron, et Stéphane Chabenat, créateur des éditions de l'Opportun, et ancien du groupe l'Express où il a fondé Classica. Les deux hommes récupèrent également Classica et Pianiste, et créeront une société indépendante pour reprendre ces trois titres culturels. Une opération largement critiquée par les journalistes des différents magazines, qui dénoncent une vente à une "entité fantôme" et ajoutent que "cette annonce arrive après deux ans de dégradations de nos magazines: désorganisation des rédactions, contrats précaires, absence de management, non-paiement systématique des fournisseurs, retards répétés de parution…"
Un avenir "hypothéqué"
Du côté du groupe SFR, M. Weill a précisé dans un communiqué que les magazines dont le groupe engage la cession, qui n'emploient au total qu'une trentaine de journalistes et réalisent un chiffre d'affaires total de l'ordre d'une vingtaine de millions d'euros, seraient vendus à des prix "pas très importants, mais satisfaisants pour [eux]", et non pour un euro symbolique. Il précise également que "les différents repreneurs se sont tous engagés à ne pas toucher aux effectifs sur une période de douze mois".
Trop peu de garanties pour les signataires de la lettre ouverte, qui accusent Patrick Drahi d'avoir "hypothéqué" leur avenir, et estiment que "c’est désormais l’existence même des journaux qui est en jeu".
"Monsieur Drahi, vous mettez la diversité de la presse culturelle en danger", concluent-ils.