Le choix s'est imposé rapidement, lundi 4 novembre chez Drouant. Dès le 2e tour de scrutin, par six voix contre quatre à Amélie Nothomb, l'Académie Goncourt a récompensé Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, publié chez L'Olivier, qui reçoit ainsi son premier Goncourt. « L'an dernier nous avions couronné un jeune auteur, Nicolas Mathieu, cette année c'est un prix de consécration, a commenté le président de l'académie, Bernard Pivot. Jean-Paul Dubois n'est peut-être pas jeune, mais son roman est très jeune ».
Le lendemain, à la même heure, les dames du Femina rendaient hommage par un prix spécial pour l'ensemble de son œuvre à une autre figure de la littérature, cette fois-ci étrangère, Edna O'Brien, auteure de Girl (Sabine Wespieser). « À 93 ans,elle a écrit un livre digne d'un tout jeune écrivain dévoré d'idéalisme qui veut plaider à tout prix la cause des femmes martyrisées », a -salué la jurée Paula Jacques. Ce jury 100 % féminin a distingué cette année cinq écrivains au lieu de trois dans les catégories littérature française, étrangère et essais. « Nous sommes généreuses ! » s'est félicitée tout sourire Anne-Marie Garat. Coutumier, lui, des pas de côté, le jury Renaudot a primé un titre qui n'a jamais figuré dans ses sélections : La panthère des neiges, de Sylvain Tesson (Gallimard). « Les Renaudot se permettent tout, on fait ce qu'on veut. Notre règlement intérieur, très souple, nous permet de prendre des contre-pieds », a assumé Georges-Olivier Châteaureynaud, secrétaire général du prix.
Inattendu aussi, le choix de l'Académie française, dont le Grand prix du -roman a été attribué à Laurent -Binet pour Civilizations (Grasset). Les pronostics donnaient gagnant Bruno de Cessole (L'Île du dernier homme,-Albin-Michel), écrivain déjà récompensé en 2015 par les académiciens, qui lui avaient attribué le Grand prix de littérature Henri Gal pour l'ensemble de son œuvre.