Le commerce du livre en Australie vient d'être frappé par l'effondrement surprise de REDgroup Retail, qui possède Angus & Robertson et Borders Australie, les deux plus grandes chaînes de librairies du pays, selon les informations de notre confrère The Bookseller.

La nouvelle est tombée quelques heures après que Borders Etats-Unis, autre chaîne de librairies indépendante de Borders Australie, eut déposé le bilan, mettant un terme à des semaines d'incertitude.

Selon le Sydney Morning Herald, REDgroup aurait été contraint de déposer le bilan à la suite d'un conseil d'administration.

Même si Borders n'est pas menacée à court terme, le doute plane quant à l'avenir de la chaîne phare en Australie et à celui de son personnel.

Les perspectives sont tout aussi sombres pour Angus & Robertson, entreprise australienne historique fondée en 1886, avec l'ouverture d'une librairie à Sydney ainsi que pour la chaîne Whitcoulls, fondée en 1882 en Nouvelle-Zélande.

Les magasins de la société continueront à fonctionner pendant que l'administrateur, Ferrier Hodgson Partners, procédera à une évaluation urgente de la situation financière de l'entreprise afin de préparer la première réunion de créanciers, qui devrait avoir lieu en mars.

Victimes collatérales de la crise

En cause, selon les observateurs : la concurrence d'Internet et la tendance à l'épargne, conséquences de la récession mondiale, particulièrement forte en Australie.

La période de Noël a été particulièrement mauvaise selon les libraires australiens. Les petits détaillants ont été frappés par l'augmentation exponentielle des commandes de livres bon marché en provenance de sites tels que The Book Depository et Amazon.

Amazon.co.uk vient a par ailleurs d'annoncé qu'il étendait son offre de livraison gratuite à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande.

Ces derniers développements inquiètent Kobo, le vendeur de livres numériques qui avait noué un partenariat avec Borders Etats-Unis et REDgroup Australie. Malcolm Neil, de Kobo Australie, a garanti à ses clients qu'ils ne seraient pas affectés dans l'utilisation de leur matériel par la faillite de REDgroup.

En octobre, REDgroup avait dévoilé une perte annuelle de 43 millions de dollars et annoncé qu'il lui serait difficile d'honorer certains engagements bancaires en raison de conditions commerciales plus difficiles.