2 octobre > Premier roman Inde

Ex-financière aux Etats-Unis, Lavanya Sankaran est revenue vivre à Bangalore, la capitale du Karnataka souvent présentée comme le laboratoire de l’Inde de demain. Collaborant à plusieurs journaux, elle se consacre à l’écriture. On l’a découverte en France avec un recueil de nouvelles, Le tapis rouge (Mercure de France, 2006), voici son premier roman, Les matins de Bangalore.

Afin de rendre compte de la réalité du pays, sans tomber dans le misérabilisme, Lavanya Sankaran a choisi de croiser deux destins. Celui de Kamala, une femme de ménage originaire de la campagne, veuve venue vivre à la ville avec son fils Narayan, un adolescent vif et doué, et qui, avec les 3 000 roupies qu’elle gagne par mois (moins de 40 euros), a du mal à vivre, à se loger, à envoyer son fils à l’école. Et puis celui d’Anand, son patron. Un chef d’entreprise qui développe son affaire de pièces détachées, Cauvery Auto, avec audace, méthode et équité, sans recourir aux magouilles habituelles. Tous deux vont se trouver confrontés à de rudes problèmes.

Kamala se voit expulsée pour cause de hausse des loyers, renvoyée par sa patronne Vidya, la femme d’Anand, capricieuse et hystérique, et craint que Narayan, au contact de Raghavan, son copain voyou, ne tourne mal. Anand, lui, qui cherche un terrain pour construire une nouvelle usine, est pris, à cause de son beau-père, dans un imbroglio. S’il n’accepte pas de participer au financement du parti local, il risque des ennuis. Après moult péripéties, chacun s’en tirera la tête haute, Anand, en bon brahmane qui doit faire le bien, finançant même les études de Narayan dans une private school.

Lavanya Sankaran a réussi dans son projet. Elle a écrit un roman réaliste, positif et moderne. On suit même Anand à un concert de Roger Waters, où il se lâche pas mal. Mais pas au point d’assumer son amour pour la belle et intelligente Kavika, amie de sa femme. En Inde, la famille, ça reste sacré. J.-C. P.

26.09 2014

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