DISTRIBUTION

Quelles solutions ont trouvé les éditeurs qui étaient distribués par Calibre, suite à la liquidation de cette plateforme de distribution des petites maisons, créée par le Syndicat national de l'édition et le Syndicat de la librairie française ? L'activité avait été reprise par Pollen fin juin et une grande partie d'entre eux ont signé un nouveau contrat de distribution avec le repreneur. "Une soixantaine, soit 50 à 60 % des maisons qui pesaient autour de 75 % du chiffre d'affaires de Calibre, nous ont rejoints », précise Benoît Vaillant, directeur de Pollen. Parmi eux, Publibook (impression à la demande), Point de vues, Triades, L'Esprit frappeur (qui, cas exceptionnel, a été également pris en diffusion)... D'autres n'ont pas souhaité signer avec Pollen, jugeant les frais fixes trop élevés ou souhaitant tirer un trait définitif sur l'expérience Calibre. A dos d'âne a confié sa distribution à Daudin, Pippa et Triartis sont accueillis chez Arcadia, les éditions des Vanneaux sont passées chez SPE, Actu SF a été pris en diffusion et distribution chez Harmonia Mundi, les éditions de la Pinacothèque de Paris sont passées en diffusion-distribution chez Volumen. La distribution de D'ores et déjà, Raison et passions, Complicités, Alteredit, Lavoir Saint-Martin et LRT est aujourd'hui assurée par la Générale Libr'Est.

Quelles conséquences chez les éditeurs ?

Les difficultés de Calibre et sa liquidation ont pesé sur les éditeurs. D'abord placée en liquidation amiable, une procédure qui devait permettre de trouver un repreneur (ce qui a été le cas) et de payer une partie des créances, la société fait à présent l'objet d'une liquidation judiciaire. Les éditeurs disent avoir peu d'espoir de recouvrer leurs créances. "Calibre a été créé avec de bonnes intentions mais a très vite montré ses limites, explique Benoît Eliot, directeur de Point de vues. Les difficultés et la liquidation ont mis en danger ma structure et occasionné des pertes importantes d'activité sur le premier trimestre. Heureusement, nous avons pu les rattraper depuis. » Aux éditions A dos d'âne, Céline Hémon détaille : "Cela nous a conduits à retarder le lancement d'une nouvelle collection et a planté deux titres en avril. Nous avons été presque neuf mois sans trésorerie. » Nombre d'éditeurs désireux de changer de distributeur n'ont pas pu le faire du fait de la liquidation amiable et se sont sentis pris en otage. Cet été, ceux qui n'ont pas rejoint Pollen se sont impatientés des délais du changement d'information sur Dilicom. "Je comprends les tensions, souligne Christophe Dewez, responsable des bases de données chez Dilicom. Un éditeur qui souhaite se libérer d'un distributeur doit nous le signaler, et il nous faut ensuite obtenir l'autorisation du nouveau distributeur. C'est notre procédure, nous ne pouvons pas y déroger. »

29.05 2015

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