15 MARS - PREMIER ROMAN Etats-Unis

Scott O'Connor- Photo SUSAN C. WEBER/BELFOND

Employé de la société Everclear, qui arrive toujours après la police sur les lieux d'un drame, David Darby porte une combinaison bleue en papier, des lunettes de sécurité, des gants en caoutchouc et un masque à gaz en plastique. Dans son travail, il y a toujours "des détails à vaporiser, gratter, emballer, faire disparaître". Le premier des deux héros de Ce que porte la nuit se trouve être le père du second, Whitley Earl Darby, dit le Kid, pour qui il enregistre tous les talk-shows de la nuit. Nous voici à Los Angeles, dans un quartier délabré.

Lucy, la mère, enseignait l'histoire à des premières et des terminales. Elle a disparu il y a un an. Le gamin de 11 ans, lui, a de sérieux problèmes au lycée. Il doit serrer les dents, encaisser stoïquement les coups et les brimades de ses petits camarades. Heureusement qu'il y a son ami Matthew, fan comme lui de la BD Captain America. Ensemble, depuis le CM1, ils s'occupent d'une revue, un petit fanzine baptisé Aventures extraordinaires, où ils inventent des histoires de toutes sortes.

Il faut préciser que depuis onze mois le Kid ne parle plus. La décision a été prise délibérément. Il communique désormais avec sa famille et ses amis en écrivant ce qu'il a à dire sur un cahier. Quand on lui demande pourquoi il ne parle plus, sa réaction consiste simplement à attendre. "Il avait appris qu'il était capable d'attendre longtemps, plus longtemps que personne d'autre. Il était capable de survivre à la question", explique Scott O'Connor dont Ce que porte à la nuit est le très impressionnant coup d'essai.

Né à Syracuse, dans l'Etat de New York, l'Américain a été scénariste, réalisateur et acteur avant de codiriger une entreprise de postproduction et d'animation. Dur et beau à la fois, Ce que porte la nuit frappe par l'humanité et la violence qui s'en dégage. Par la maîtrise narrative et psychologique dont fait déjà preuve Scott O'Connor de manière éclatante.

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