Le président du SNE a aussi exprimé ses remerciements à l'égard des lecteurs qui "ont manifesté leur attachement au livre et à la lecture". Selon un sondage mené par Odaxa pour le SNE, un tiers de la population a en effet lu davantage qu’en temps normal au cours du premier et/ou du deuxième confinement. Malgré des temps compliqués pour le milieu culturel, le livre n'accuserait alors qu'une baisse de 2% de son chiffre d'affaires en 2020, selon une estimation de GFK qui n'intègre pas les données du livre numérique. L'édition affiche une "forme de stabilité étonnante", déclare le président du SNE. Malgré tout, ces résultats cachent des disparités: le tourisme aurait perdu 40% de son chiffre d'affaires tandis que le parascolaire et la bande dessinée auraient respectivement augmenté de 4% et 6%.
Chantiers juridiques
Le président du SNE a distingué les six principaux chantiers de 2021. Dans un premier temps, Vincent Montagne s’est confié sur ses attentes vis-à-vis de la rémunération des directeurs de collections. Après plus de deux années de procédure avec le Conseil d’État, un décret publié le 29 août dernier permet d’étendre le champ des activités principales des artistes-auteurs, en y incluant notamment la direction de collection. Le SNE "réfléchit à une nouvelle instruction ministérielle pour compenser la demande du Conseil d’État".
Sur la question de la transposition de la directive des droits d'auteurs, Vincent Montagne se dit "attentif et vigilant" à ce qu’il n’y ait pas trop de déficit, de manière à ne pas réduire la valeur de la rémunération des ayants droit. Cette adaptation de la directive devait conforter le droit des créateurs de contenus et des ayants droit à être rémunérés tout en favorisant l’accès à la création. Enfin, il poursuit la réflexion autour de l’augmentation de la TVA sur le livre. "Je pense que ces trois dossiers devraient être résolus en 2021", estime-t-il.
Vincent Montagne s’est également exprimé sur le book-tracking, son importance et son développement, conjointement avec le Centre national du livre (CNL), le ministère de la Culture et la Sofia, dans les années à venir. En 2021, l’outil se développera au niveau de sa structure puis, à l’horizon 2022, à travers une mise en œuvre effective. Il permettra de limiter le nombre de réimpressions, de réaliser une remontée d'informations plus systématique et de garantir davantage de transparence.
Livre Paris doit se renouveler
Le président du SNE a aussi affirmé sa volonté de "renouveler le modèle" de Livre Paris, dont la prochaine édition se tiendra du 28 au 31 mai, porte de Versailles, hall 4.
Il a annoncé la création, dans les prochains mois, d'un fonds d'aide aux éditeurs défaillants à l'égard de leurs auteurs. Le dispositif doit servir à éponger les créances des maisons en situation de liquidation judiciaire. En plus du SNE, ce fonds pourrait être abondé par la Sofia et le Centre national du livre.
"Grâce à ce fonds, nous souhaitons que l'auteur soit dédommagé comme un créancier prioritaire", a expliqué Vincent Montagne, alors que d'autres maillons de la chaîne comme les imprimeurs et les distributeurs sont plus souvent privilégiés en cas de liquidation. "Nous, éditeurs, avons déjà pu être confronté à cette situation lorsque nous acquérons des catalogues ou des maisons et que nous découvrons ces impayés. Et comme les maisons d'édition ne roulent pas sur l'or, à nous d'assumer cette responsabilité."
La cérémonie des vœux, organisée conjointement par le SNE, le Bief et le Cercle de la librairie, s'est déroulée jeudi soir, dans l'immeuble du Cercle de la librairie (qui héberge Livres Hebdo et Electre Data Services), à Paris. A l'issue de la présentation des vœux, Vincent Montagne s'est prêté au jeu des questions réponses avec Anne-Laure Walter, rédactrice en chef adjointe de Livres Hebdo et a répondu aux questions des internautes.
L'intégralité de la cérémonie est accessible en replay.