L'équation n'est pas fameuse. “Moins d'éditeurs publient plus de livres qui se vendent moins” : c'est ainsi que notre confrère espagnol Delibros résume l'évolution du marché du livre en Espagne en 2010, se basant sur une étude du commerce intérieur réalisée par la Fédération des éditeurs d'Espagne (FGEE).

Alors que le nombre de nouveautés a progressé l'an passé de 4,8 % pour avoisiner les 80 000, les ventes de livres ont, en valeur, reculé de 7 %, à 2,89 milliards d'euros, retrouvant leur niveau de 2004.

Représentant 2,4% du marché, les livres numériques ont réalisé 70,5 millions d'euros (soit 37,5 % de plus qu'en 2009).

Comme l'explique Antonio M. Avila, directeur de FGEE au journal Delibros, le recul du marché intérieur est surtout lié à la baisse des achats de manuels scolaires et au gel des commandes des bibliothèques publiques.

Par circuits de distribution, il apparait que les librairies et les chaînes ont réussi à maintenir plus ou moins leur activité, réalisant à elles deux 1,5 milliard d'euros. En revanche, les hypermarchés et les kiosques ont vu leurs ventes chuter respectivement de 8,9 % et 23,4 % (à 290 et 185 millions).

Toutefois, si les ventes à l'intérieur de l'Espagne ont souffert et continuent de souffrir, les exportations, à l'inverse, ont augmenté en 2010 : + 3,69 %, à 458 millions. La France était le premier acheteur, à hauteur de 108 millions.