Il n'y a eu ni miracle ni engouement pour les tablettes durant la période des fêtes, et ce malgré des tarifs promotionnels très incitatifs. Selon L'Express, Orange, principal opérateur français (la moitié des clients en téléphonie mobile) n'aurait vendu que 30 000 tablettes, dont 21 000 iPad (Apple) et 9 000 Galaxy Tab (Samsung). SFR, qui n'a pas encore communiqué ses chiffres, devrait afficher la même proportion avec ses offres similaires.

Orange proposait avant le 10 décembre des tarifs promus comme "aggressifs" pour les 50 000 premiers iPad et 5 000 premiers Galaxy Tab vendus : à partir de 149 euros pour le premier avec un abonnement de 31 à 35 euros par mois et une engagement de 24 mois ; à partir de 99 euros pour le second, avec un abonnement de 31 euros par mois et un engagement similaire. Un budget pour le consommateur qui reste conséquent en temps de crise.

Si l'opérateur se dit satisfait de ces résultats, ils sont très loin des 100 000 ventes pronostiquées en novembre, malgré un accompagnement médiatique plus que favorable, imposant ce support comme un cadeau incontournable pour les fêtes. L'une des raisons avancées serait la hausse de la TVA sur les abonnements Internet qui aurait retardé la décision d'achat. De nombreux clients ont sans doute préféré changer leur smartphone avant de songer à investir dans une tablette.

Mais d'autres raisons peuvent expliquer cette contre-performance. Les consommateurs attendraient l'arrivée de nouvelles versions au printemps (iPad 2, iPhone 5). Ils ont aussi pu disperser leurs achats vers de nouvelles liseuses récemment mises sur le marché. Selon BFM, 10 000 exemplaires du Fnacbook auraient été vendus depuis sa mise en rayons mi-novembre, un chiffre là aussi décevant.

Financièrement, l'opération est pour l'instant un échec. Orange et SFR avaient acquis difficilement la possibilité de distribuer l'iPad dans leurs boutiques, avec des prix plus accessibles, comme ils le font avec les smartphones, produits toujours vedette durant les fêtes, avec le nouveau Blackberry Torch en pôle position. Par conséquent, en 2010, le marché français est resté à la traîne, comparé aux marchés américains, britanniques, allemands et japonais qui affichent des croissances à deux voire trois chiffres dans le secteur.