L’espace consacré à la littérature israélienne connaît un record d'affluence

Olivier Dion

L’espace consacré à la littérature israélienne connaît un record d'affluence

Le Pavillon d’honneur ne désemplit pas depuis vendredi, la librairie consacrée à la littérature israélienne enregistre des records de vente et les débats politiques autant que littéraires sont très suivis et extrêmement animés. Un élan brisé par l’évacuation du salon.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 22h43

Dimanche à 16 h 30, peu avant l’évacuation du salon à la suite d’une alerte à la bombe, Richard Dubois, directeur commercial de Gibert Joseph qui tient la librairie israélienne, tirait un premier bilan très positif des ventes, sans donner de chiffres. « Nous sommes sur une tendance très forte, supérieure aux autres années, explique-t-il. En général, la littérature est prédominante. Là, les essais, même sur des sujets historiques un peu pointus, se vendent particulièrement bien. Nous avons un bel équilibre entre les essais et la littérature.» La plus grosse vente du stand est Une histoire d’amour et de ténèbres d’Amos Oz.

«Nous avons aussi un public très soutenu pour David Grossman, Avraham B. Yehoshua, Amos Oz, Aharon Appelfeld… Et aussi pour des auteurs un peu moins connus comme Benny Barbash pour My first Sony, Ron Leshem pour Beaufort, Michal Govrin pour Sur le vif ou Eshkol Nevo avec Quatre maisons et un exil », détaille Richard Dubois.

Ces livres-là en particulier étaient en rupture dès 14 h 30. Les éditeurs ont rapidement réapprovisionné le Pavillon d’honneur.

Si les débats littéraires attirent un public très attentif, les débats politiques sont plus agités et drainent une foule prête à polémiquer. Dimanche, la rencontre animée par Antoine Sfeir sur le thème « Proche-Orient : la nouvelle donne géopolitique en 2008 », avec Gilles Kepel, Charles Enderlin, Théo Klein et Frédéric Encel, a été perturbée par la vindicte de plusieurs personnes dans le public réagissant aux propos de Théo Klein. L’auteur de Sortir du ghetto (Liana Levi) avait expliqué : «Nous n’avons pas arrêté de détruire des maisons et de faire naître de nouvelles générations de terroristes. Cela doit cesser. Nous Juifs, nous Israéliens devons faire le premier pas et prononcer des paroles de paix.»

Face à des personnes manifestement excédées, qui ont vite quitté la Place des livres en vociférant, Antoine Sfeir a rapidement repris la main, expliquant avec une grande fermeté : « J’ai choisi d’être français pour la phrase de Voltaire qui dit : 'Je ne suis pas d’accord avec tes idées mais je me battrai pour que tu puisses les exprimer.' C’est le débat des idées ici, pas le débat des enclaves. Vous vous comportez comme le Hamas ! »

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