« Les hommes naissent poètes. » En Islande, ils sont portés par le souffle du vent et des tempêtes. Audur Ava Olafsdóttir sonde celles qui secouent les êtres en profondeur, celles qui ne se voient pas à l'œil nu. Hekla porte un nom de volcan, si calme en apparence. Une fois majeure, elle part tenter sa chance à Reykjavik. « Dans le monde dont je rêve n'existe que le strict nécessaire : du papier, un stylo-plume et le corps d'un homme. » La réalité est moins poétique, puisqu'elle cumule de petits boulots pour subvenir à ses besoins.

Heureusement qu'elle peut compter sur le soutien d'Isey, amie d'enfance, ou de Jon John. Ce marin tourmenté « rêve d'un monde où chacun aurait sa place ». Mais ce métis homosexuel a du mal à trouver la sienne. « Je suis un criminel, un déviant, une infamie. Il y a des gens comme moi à l'étranger. Je veux partir. » Alors qu'il rêve de lever l'ancre, Hekla s'accroche à ses aspirations. « L'écriture est mon ancrage dans la vie. L'imagination, c'est tout ce que j'ai. » Elle trouve l'amour auprès de Starkadur, un bibliothécaire écrivain en panne d'inspiration. Olafsdóttir entend unir la création à la liberté. Et sème pour cela dans ses romans des «graines de pissenlit qui volent à tout vent».