Librairies fermées pour cause de vacances

L'attrape coeur

Librairies fermées pour cause de vacances

Série "L'été des libraires" (2). A Paris, l'été est plus calme qu'à Royan. Du moins pour Le Comptoir des mots et L'attrape-cœurs, deux librairies du nord et de l'est parisien qui ferment leurs portes au mois d'août.

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 21h52

2e

Pendant l'été, il y a ceux qui travaillent deux fois plus et ceux qui décident de partir en vacances. A Paris, certaines librairies ferment leurs portes, comme Le Comptoir des mots (XXe arrondissement) et l'Attrape-cœurs (XVIIIe).

Les explications sont similaires pour ces deux librairies. La fermeture annuelle permet de simplifier la prise de congés pour tout le monde. « Il ne reste plus qu'une semaine à poser dans l'année, c'est moins difficile à gérer » explique Nathalie Lacroix du Comptoir des mots. La librairie stoppera son activité du 20 juillet au 18 août, histoire d'être là dès l'arrivée des premiers offices de la rentrée littéraire. A L'Attrape-cœurs, Sylvie Loriquer et sa libraire ne peuvent pas faire autrement. « Nous ne pouvons pas prendre des vacances séparées parce qu'il est impossible pour une seule personne de tenir la librairie. »

De plus, pour ces librairies de quartier, avec une clientèle familiale et fidèle, et très peu de touristes, l'ouverture en août n'est pas forcément intéressante. « Paris est désert et le quartier se vide complètement » explique Sylvie Loriquer, qui choisit de fermer sa librairie pendant tout le mois. « Nous avons remarqué que la dernière semaine de juillet est plus intéressante que la dernière d'août. Nous profitons du chassé-croisé, les clients viennent refaire leurs provisions. » Toutefois, la trésorerie peut souffrir de cette fermeture. Il faut continuer à payer les factures avec un mois où rien ne rentre.

Retours et lectures à l'ordre du jour

Malgré une baisse de fréquentation notable dès les congés scolaires, la clientèle est encore présente en juillet, et vient faire ses emplettes pour les vacances. « L'augmentation du panier moyen compense la baisse de fréquentation » note Sylvie Loriquer. Au Comptoir des mots, une table est réservée à la sélection de l'été. De la littérature à la jeunesse, « c'est l'occasion de rattraper des livres que l'on n'a pas assez défendus dans l'année. On ressort aussi des ouvrages du fond que l'on veut remettre en avant », raconte Nathalie, qui apprécie cette période « assez gaie et comme suspendue entre les flots de nouveautés. »

Les libraires en profitent également pour faire les retours, histoire de « nettoyer » et faire place nette pour les nombreux livres de la rentrée littéraire. Le Comptoir des mots et l'Attrape-cœurs baissent leur stock de 25 à 30%. Les commandes de fond sont allégées, voire carrément bloquées quelques jours avant la fermeture.

Le Comptoir des mots profite de la fermeture pour réaliser des travaux de devanture. Les libraires sont aussi très studieux. Ils emportent dans leurs bagages une sélection de livres de la rentrée littéraire et un ou deux ouvrages de fond. Cette année, Le Comptoir des mots va en plus tester un e-book. Une centaine de romans y seront téléchargés.

Une rentrée qu'ils trouvent alléchante, avec de belles découvertes. Nathalie Lacroix a aimé tout particulièrement le premier roman de Elodie Issartel, Festino, Festino, chez Léo Scheer et La confrérie des mutilés de Brian Evenson au Cherche Midi. Pour Sylvie Loriquer, qui a impliqué pour la troisième année ses clients les plus fidèles en leur demandant de lire ce qu'elle et sa libraire n'auront pas le temps de découvrir, ce sera Le soldat et le gramophone, de Sasa Stanisic (Stock) et Ailleurs de Julia Leigh (Bourgois).

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