Malgré une procédure judiciaire en cours auprès du Tribunal judiciaire de Paris, le projet de cession a bien eu lieu affirme la Correspondance de la presse, qui a pu consulter un message interne de Philippe Menat, directeur général délégué de Sophia publications. Celui-ci estime qu'il s'agit de la meilleure solution "pour assurer la pérénnité du Magazine littéraire et l'emploi de ses salariés".
La cession s'est déroulée après un dernier Comité économique et social de l'entreprise le 3 juin. Le groupe de Claude Perdriel veut se concentrer sur trois axes prioritaires (l'économie, l'histoire et la science) avec ses titres Historia, L'Histoire, Sciences et Avenir, Challenges et La Recherche.
Fusion risquée
Il y a moins d'un mois, les élus du personnel du Nouveau magazine littéraire reprochaient au groupe de presse Perdriel de vouloir "passer en force", et ont réclamé des garanties notamment en termes d'emplois. Or, aucune garantie sur l'emploi n'a été confirmée de la part des nouveaux propriétaires. De plus, les récentes fusions de titre (comme Studio et Ciné-Live) se sont soldées par des échecs: le cumul des lectorats aboutissant plutôt à une soustraction du nombre d'abonnés et d'acheteurs.
EMC2, dirigé par Jean-Jacques Augier et Stéphane Chabenat, veulent fusionner Lire et Le Nouveau Magazine Littéraire au sein d'une seule publication. La société avait cédé Classica et Pianiste à Humensis en septembre dernier.
Le Magazine littéraire, mensuel fondé en 1966, a été rebaptisé le Nouveau magazine littéraire en 2017. Il s'est vendu en moyenne à près de 21000 exemplaires en France l'an dernier, selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Lire, mensuel fondé en 1975 par Jean-Louis Servan-Schreiber et Bernard Pivot, dont la ligne éditoriale est davantage tournée vers le grand public, s'est quant à lui vendu autour de 46000 exemplaires en moyenne l'an dernier selon la même source.