La journaliste et critique littéraire Marie-Françoise Leclère s'est éteinte à l'âge de 79 ans, a annoncé ce mardi l'hebdomadaire Le Point.

Née en 1942, Marie-Françoise Leclère, passionnée de littérature, est initiée au journalisme par Hélène Lazareff à Elle, dont elle était devenue la rédactrice adjointe. Au sein du magazine, la journaliste a porté des combats féministes, comme l'égalité des chances et des salaires et le droit à l'avortement durant le procès de Bobigny.  

A la fin des années 70, elle rejoint Le Point, où elle a été la rédactrice en chef du service Culture jusqu'en 2007. Le journaliste Christophe Ono-dit-Biot, qui a débuté sa carrière sous son aile, lui a rendu un hommage: "On avait de la chance d'entrer dans le métier avec Marie-Françoise Leclère. Au Point, dont elle avait rejoint en 1979 le corps de mousquetaires de l'irrévérence humaniste au sens Renaissance, emmenée par son ami Claude Imbert, cette passionnée-gourmande-curieuse de tout, mais d'abord de livres et de cinéma, était la rédactrice en chef de la culture, “stylée”, comme disent les enfants aujourd'hui, sa patronne tendre (on le redit, cela lui va si bien), sa cheffe peut-être, mais au sens de cheffe de bande."

Elle a été mariée à Lucien Bodard, prix Interallié (Monsieur le Consul) et prix Goncourt (Anne Marie), jusqu'à la mort de celui-ci en 1998.

Tout au long de sa carrière, Marie-Françoise Leclère a cotoyé les grands noms de la culture. Elle aura été proche de personnalités comme l'écrivain Umberto Eco, l'éditeur Jean-Claude Fasquelle ou le cinéaste Jean-Jacques Annaud. Elle avait cosigné avec ce dernier Une vie pour le cinéma, biographie du réalisateur parue en 2018 chez Grasset. Marie-Françoise Leclère était aussi une femme pleine d'esprit "connaissant tout et s'intéressant à tout, de Philip Roth aux escarpins Louboutin, du cours du bitcoin aux subtilités du poète antique Pindare" comme le précise Christophe Ono-dit-Bio. 

Passionnée de culture cinématographique et littéraire, Marie-Françoise Leclère est devenue critique littéraire. Elle côtoie le monde du cinéma et y contribue en étant coscénariste du film de José Pinheiro Les mots pour le dire, en 1983. Onze plus tard, elle avait fait partie du jury au Festival de Cannes, présidé par Clint Eastwood en 1994.

Sur Twitter, la co-fondatrice du prix de La Closerie des Lilas, Emmanuelle de Boysson, fait part de sa "tristesse infinie". L'écrivain et journaliste français, Olivier Mony, collaborateur à Livres Hebdo, rend hommage, pour sa part, à une "grande plume" et une "grande dame" dotée d'une "bienveillance envers les « jeunots » qui arrivaient dans le métier."