A la veille de la foire, plusieurs livres français se sont arrachés. "Pour Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal, j'ai percé pour la première fois le barrage américain et j'ai signé la semaine dernière avec Farrar, Straus & Giroux", se félicite Anne-Solange Noble, directrice des droits de Gallimard, qui a déjà conclu 10 contrats pour ce titre et compte franchir la barre des 15 dans la foulée de la Foire de Londres. Depuis le mois dernier, Le liseur du 6h27, qui ne paraîtra que le 13 mai en France au Diable Vauvert a attisé les convoitises internationales se vendant notamment à MacMillan pour la zone anglophone. Les éditeurs de poche français se disputaient d'ailleurs ce roman de Jean-Paul Didierlaurent et c'est finalement Folio qui a remporté les enchères juste avant la foire.
Deux autres titres français ont suscité de nombreuses cessions en début d'année : La femme au carnet rouge, d'Antoine Laurain (Flammarion), avant parution, avec d'importantes enchères en Allemagne et, dans une moindre mesure, le premier roman de Diane Brasseur Les fidélités publiés par la nouvelle maison Allary éditions. Surtout, à l'ouverture de la foire de Londres, Susanna Lea a créé le buzz dans l'édition internationale avec le premier roman de Grégory Samak, Le livre secret, programmé pour le 7 mai chez Flammarion.
Pourtant, le démarrage de la Foire a été difficile pour plusieurs éditeurs français, arrivés mardi avec trois heures de retard en raison de la panne d'un train à l'entrée du tunnel transmanche, et qui ont raté leurs premiers rendez-vous. Le climat économique du secteur du livre est aussi morose dans la plupart des grands pays d'édition. Mais "la foire est étonnamment active par rapport à l'état des marchés, sur l'analyse duquel tout le monde s'accorde", constate le P-DG de Nouveau monde éditions, Yannick Dehée qui "aime bien ce genre de situation" car "on peut en profiter pour faire de bonnes affaires".
"Les gens ont envie de publier", renchérit la directrice des droits du pôle image de Média Participations, Sophie Castille, qui a eu la bonne surprise de se voir contacter par des éditeurs britanniques et mexicains avec lesquels elle n'avait pas rendez-vous. Chez Albin Michel, sa consœur, Solène Chabanais, remarque que le prix Goncourt obtenu par la maison et le succès de Katherine Pancol lui assurent une très bonne foire de Londres.