En début de soirée, l'Argentin Alan Pauls (Christian Bourgois Editeur), l'Américaine Lionel Shriver (Belfond) et Pierre Patrolin (P.O.L) ont débattu autour du thème de "L'obsession". Obsessions de l'écrivain ou des personnages, désir et addictions... "Pour les psychiatres, l'obsession est une névrose. Les écrivains en font leur métier", a ironisé en introduction et en VO Lionel Shriver, dévoilant au passage son prochain objet de fascination : l'apocalypse financière. Beau succès pour l'auteure de Big Brother qui s'est avéré aussi mordante à l'oral qu'à l'écrit, comme en témoignait la file de lecteurs qui patientaient pour la séance de dédicaces à l'issue de la rencontre, dans l'espace librairie géré par sept librairies lyonnaises. Pierre Patrolin, faisant quant à lui rire la salle à plusieurs reprises, a souligné que "le vrai enjeu pour l'écrivain" était surtout que "le lecteur soit obsédé par ce qu'il lit".
"Le post-communisme : un laboratoire de folie libérale à l'état pur ?", s'interrogeaient les participants de la deuxième affiche de la soirée. Sous la direction d'Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine, Andreï Kourkov a décrit en français et avec la dérision et l'humour noir que les lecteurs du Pingouin et des Pingouins n'ont jamais froid (Liana Levi) lui connaissent, l'Ukraine post-soviétique.
Plus glaçantes, les interventions de Ma Jian, le romancier et plasticien chinois, auteur de Beijing Coma et de La route sombre (Flammarion), désormais installé en Angleterre, témoignant par des exemples très personnels des conséquences tragiques de la combinaison du communisme et du capitalisme débridé dans son pays. Le philosophe Pascal Bruckner apportant de son côté un éclairage géopolitique.
AIR s'achèvera dimanche 31 mai par trois entretiens : Erri de luca et Frédéric Boyer, Georges Didi-Huberman et Jean Birnbaum, Filippo d'Angelo et Virginie Despentes.