Année électorale oblige, avec quatre dimanches de vote accaparés par la présidentielle (22 avril et 6 mai) et par les législatives (10 et 17 juin), le calendrier des manifestations littéraires du premier semestre 2012 sera bouleversé. Ainsi plusieurs salons, traditionnellement positionnés en avril, ont avancé leur date au mois de mars : le Printemps du livre de Grenoble, les Rencontres du livre et du vin de Balma, le Festival du premier roman de Laval, la Fête du livre de jeunesse de Villeurbanne... La politique s'invite aussi dans les programmes et sera notamment l'un des cinq axes thématiques proposés par le Salon du livre de Paris, du 16 au 19 mars.

Ce calendrier (voir p. 76) sera particulièrement chargé durant les mois de mars, mai, octobre et novembre. On n'a en effet jamais enregistré, notamment en régions, autant de manifestations de promotion et de soutien à la lecture. Au risque de la banalisation, même positive, diront certains, ou bien selon une démarche de cercle vertueux, penseront les autres...

INITIATIVES

Il faudra aussi compter avec de nouveaux rendez-vous apparus en 2011 : le Festival de l'histoire de l'art à Fontainebleau, qui revient en mai, le festival littéraire d'Ivry-sur-Seine, les Rencontres philosophiques de Langres, les Foulées littéraires de Lormon, près de Bordeaux, L'Inde des livres à Paris, un salon Cuisine et littérature à La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes). Sans oublier les nouvelles initiatives qui vont éclore, comme le premier Festival de poésie de Creil, en mai, voulu par Sylviane Leonetti, présidente du CR2L Picardie, et d'autres encore... que l'on invite ici à se déclarer auprès de leur journal professionnel favori. Du côté des biennales, le festival America reviendra en septembre à Vincennes pour ses 10 ans en invitant, pour la première fois, les écrivains d'Amérique du Sud à se joindre à ceux d'Amérique du Nord.

Tous les rendez-vous, qu'ils se nomment "foire", "salon" ou "festival", n'ont certes pas la même ambition littéraire. Mais les plus exigeants d'entre eux, qui ont une démarche de création plus que de simple diffusion du livre, ont voulu se rassembler au sein du Relief (Réseau des événements littéraires et festivals). Cette association, présidée par Pascal Jourdana, a vocation à apporter un savoir-faire aux nouveaux venus du secteur. Elle s'est surtout emparée des problèmes rencontrés par tous les organisateurs : nécessité de rémunérer les auteurs pour leur participation à ces rendez-vous, ce qui ne se fait pas partout, relations avec les médias (pour des partenariats qui étaient souvent gratuits et qui deviennent parfois payants), et mesure de l'impact de ces manifestations auprès des publics. Sur cette dernière question, les études commencent à apparaître, comme celle menée en Rhône-Alpes par Joëlle Le Marec et des membres de l'équipe de recherche de l'Ecole normale supérieure, qui sera rendue publique le 23 janvier à Lyon (voir p. 8).

BUDGET

Enfin, question budget - le nerf de la guerre ! -, l'une des craintes qui affleurent ici ou là est la réduction des subventions octroyées par les collectivités territoriales dans cette période inédite de récession. La 7e édition du festival Courants d'ère, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est par exemple "suspendue". Un projet ambitieux, dans une grande ville de l'est de la France, peine à voir le jour. Et partout il faudra s'activer à diversifier les financements.