Manuscrits, correspondances, photographies, éditions originales, traductions, dessins et caricatures, le fonds légué par Yvon Bernier témoigne de la passion qu'il portait à l'auteure des Mémoires d'Hadrien ainsi que "du parcours artistique exceptionnel de l'auteure", d'après Achmy Halley, commissaire de l'exposition.
"Il nous a semblé important, une fois les documents classés, de présenter au public (...) un choix des pièces les plus rares dont certaines sont inédites et exposées pour la première fois", explique Achmy Halley, par ailleurs auteur de Marguerite Yourcenar, Archives d'une vie d'écrivain, à paraître le 13 novembre aux éditions Snoeck. "Lorsque je me suis plongé dans le fonds Bernier/Yourcenar, j'ai ressenti un frisson particulier en découvrant des textes inédits qui n'ont sans doute jamais été vus hormis par Yourcenar elle-même. On a l'impression de découvrir les sources d'une écriture, la naissance d'une œuvre", indique le commissaire de l'exposition, qui se clôturera le 17 janvier prochain, également directeur de la Villa départementale Marguerite Yourcenar, située à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de la métropole lilloise.
C'est dans ce somptueux parc naturel que Marguerite Yourcenar, a passé les dix premières années de sa vie en alternance avec l'hôtel particulier lillois de sa famille paternelle, les Cleenewerck de Crayencour. Niché au cœur des Monts de Flandre, à quelques centaines de mètres de la frontière franco-belge, le château des Cleenewerck de Crayencour, détruit lors de la Grande Guerre, a aujourd'hui laissé sa place à une villa de style anglo-normand accueillant une dizaine d'écrivains internationaux par an dans le cadre de résidences d'écriture. "Le château du Mont-Noir, c'est un peu le paradis perdu de son enfance, explique Achmy Halley. Marguerite Yourcenar y repassait dès que possible, même lorsqu'elle vivait dans le Maine".