Que signifie pour vous d'avoir été choisie comme marraine du Printemps des poètes ?
En tant qu’actrice et interprète, j’ai un regard sur la poésie qui n’est pas celui d’un auteur, mais d’une citoyenne lambda. Je veux porter la poésie aujourd’hui. Au regard des gens, c’est une manière de s’introduire dans la ville de façon vraiment simple, comme si cela faisait partie de nous. Je suis évidemment très honorée et en même temps mon regard et ma parole peuvent être partagés par beaucoup de gens. Je trouve ça bien que la poésie ne soit pas forcément fermée dans les bibliothèques, mais qu’elle soit dite et débattue.
Comment comptez-vous représenter cette 23ème édition ?
Je suis vraiment là pour témoigner de l’importance de cet événement. La très belle entreprise du Printemps des poètes et de la RATP sur les murs permet de rappeler que la poésie est partout. Cela nous remémore un livre qu’on a laissé de côté quand on était enfant, comme les fables de La Fontaine. La poésie est toujours ancrée dans l’enfance. C’est notre premier contact. La poésie rappelle aux gens qu’il y a une manière de regarder le monde un peu différemment.
Le thème de cette année est le Désir. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est une énergie de vie, qui peut être multiple et de plus ou moins grande puissance. C’est ce qui nous fait avancer à la recherche du plaisir, du bonheur et d’une satisfaction. Le désir est tourné vers l'espoir, c’est quelque chose de très lumineux. Surtout en ce moment où nous sommes particulièrement contraints, avec des désirs frustrés.
Quels poèmes ou poètes vous inspirent en cette période particulière ?
Beaucoup de poèmes d’Alfred de Musset. J’ai été initiée aux poètes par le théâtre. Ce sont les poètes qui ont mis leurs vies, leurs vies amoureuses ou leurs grands combats. Je pense également à Victor Hugo, avec une expression plus engagée.
Avec ce marrainage, vous portez la poésie sur la place publique, mais la Culture est aujourd'hui fermée au public...
Je pense que cette fermeture des lieux et événements culturels est une incompréhension pour leurs acteurs. Les gens sont conscients qu'on ne demande pas grand chose. Nous sommes toujours là malgré les contraintes. C’est une période où les acteurs de la culture sont concernés par ce qu'ils doivent apporter aux gens. Cela a créé une proximité avec le public.
L’année dernière l’organisation a été annulée en raison du confinement, avez-vous des inquiétudes sur le déroulement de cette édition?
Pour l'ouverture du Printemps des Poètes, je lirai un texte sur le thème du désir, nous ne sommes pas encore décidés sur lequel, dans la Cour d'honneur du Palais des Papes à Avignon. Le Printemps de Poètes a traversé cette période depuis un an quasiment. Il prévoit des systèmes de diffusion ou d’enregistrement via internet. Les gens sont aujourd'hui habitués à aller récupérer un peu de culture par ses moyens.