Mathilde Servet, coordinatrice du groupe "Médiathèques" au Conseil national des tiers-lieux
Mathilde Servet, coordinatrice du groupe "médiathèques" au Conseil national des tiers-lieux
Pourquoi cette tendance aux médiathèques tiers-lieux ?
Parce qu'il y a un vrai besoin, face à la défiance envers les institutions. L'une des urgences est de recréer de la confiance, du lien humain, de donner aux gens des clés pour être plus épanouis et autonomes dans leur vie. Et la médiathèque a tous les atouts pour ça, car c'est un lieu gratuit qui brasse des personnes de tous horizons et leur permet de se retrouver autour de centres d'intérêts communs. C'est ce qui se passe à l'espace 4C de Rennes et à Languidic, dans le Morbihan, où les bibliothécaires offrent un espace neutre et des ressources qui amènent les gens dans leurs murs et à former une communauté. On y lit, on s'y cultive, on se forme avec les autres, on fabrique, on est créatif.
Ces espaces dédiés aux collaborations font-ils concurrence aux collections ?
Ils peuvent prendre de la place sur les collections, mais ils font venir du monde ! Les services classiques de la médiathèque demeurent et le livre reste le média principal. Elle est une maison des savoirs pratiques comme académiques.
Mais trop de tiers-lieux tue le tiers-lieu ?
En effet, c'est une mode, et quand il y a trop de tiers-lieux sur un territoire, ils peuvent se faire concurrence. Il faut donc fonctionner en réseau et répondre à des besoins précis des locaux. Cette logique de communauté, qui dépasse la logique de partenariat, permet de structurer le territoire plus finement.
Mathilde Servet, chargée de projet "services innovants" dans les bibliothèques de Paris- Photo DR
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