ANCÊTRES

Même si, globalement, il est plutôt terrien, Maxime Dalle se dit très fier d'être un descendant, même indirect, du corsaire Jean Bart, « du côté paternel ». Parmi ses ancêtres, Gustave Herwynn, « officier de marine devenu chercheur d'or en Guyane ». Un aventurier dont il a conservé des photos, des correspondances. Et puis il y a cet arrière-grand-père amiral à Toulon, Raymond Dalle, « que j'ai connu, dit-il, et qui m'impressionnait beaucoup ».

RASKAR KAPAC

« Avec deux k, précise-t-il, ça fait plus "sabre au clair", ça claque mieux ! » C'est la revue qu'il a créée avec Archibald Ney et Yves Delafoy il y a quatre ans aux Éditions du Rocher, devenue aujourd'hui semestrielle et indépendante, consacrée à la littérature voyageuse, au sens large. Des numéros où se côtoient François Augiéras et Edgar P. Jacobs... Maxime Dalle a aussi lancé, en 2021, Phalanstère, une autre revue qui voudrait « réenchanter le monde moderne, insuffler du poétique dans la politique ». Vaste programme.

MOSSOUL

« Je suis parti pour l'Irak fin novembre 2017, juste après la libération de la ville de la dictature féroce de Daech. C'était à la fois un champ de ruines fumantes et des quartiers sauvegardés. Et il y avait encore des attentats », raconte Maxime Dalle. Grâce à l'association française Fraternité en Irak, il se rend aussi au mont Sinjar, à la rencontre des Yézidis, chrétiens persécutés par les fanatiques islamistes. Il en rapportera des émissions pour Radio Notre-Dame, des papiers pour la revue Aleteia, et un récit de voyage, le troisième de son recueil Itinéraire au crépuscule : Belfast, Jérusalem, Bagdad, paru au Rocher en 2019.

• Bio : 1989 Naissance à Pessac, Gironde. 2013 Arrivée à Paris, découverte du milieu culturel. 2016 Création de la revue littéraire Raskar Kapac. 2017 Voyage en Irak, juste après la libération de Mossoul. 2020 Expédition sur les traces de Jean Bart.

EXPÉDITION

« L'idée est née durant le confinement, au printemps 2020. » Pourquoi ne pas partir sur les traces de l'aïeul Jean Bart, corsaire dunkerquois au service de Louis XIV ? Après avoir enrôlé Patrick Tabarly, le frère cadet d'Eric, « un technicien et non un rêveur », le périple a lieu, sur le Pink Floyd, en septembre 2020. « C'était ma première expédition maritime », raconte Maxime Dalle, tout heureux d'être « passé à l'acte ».

RÊVES

« Mon monde à moi, c'est la BD : Tintin, Blake et Mortimer, Corto Maltese, ou Théodore Poussin, le moussaillon dunkerquois de Frank Le Gall. Des êtres de papier bien plus réels que mes contemporains, avec leur fadeur », dit-il. Alors, il rêve de partir vraiment, comme Henry de Monfreid, ou quelques autres. En attendant, il est question de monter une nouvelle expédition en Amérique du Sud − il est déjà allé en 2006 chez les Urawari, tribu de l'État de Rondônia, au Brésil −, ou de créer un phalanstère à Montevideo, la ville de Lautréamont et de Supervielle.

• Résumé du livre : Le pari corsaire, c’est le récit d’une aventure collective : deux semaines sur les traces de Jean Bart, de Cabourg à Cabourg, en passant par Dunkerque, Portsmouth, l’île de Wight, Plymouth et Saint-Malo. Le récit du présent de l’équipage (Dalle, donc, Patrick Tabarly, Bonnet, Fournier et Aversenq, ou encore le dessinateur Hubert Van Rie, monté à bord les croquer), avec les sensations vécues par le bizuth qui raconte, se mêle aux épisodes rocambolesques de la vie du corsaire, qui finira anobli par Louis XIV, pour services rendus contre les Anglais.