Le narrateur d'A la recherche du temps perdu n'a pas le monopole de la mémoire. L'éléphant, c'est bien connu, a le souvenir tout aussi tenace. D'ailleurs, celui de cet album porte le même prénom : Marcel... Premier clin d'oeil de cette encyclopédie facétieuse et farfelue signée Sophie Strady et illustrée par Jean-François Martin. L'album alterne de belles illustrations pleines pages où trône Marcel, avec des planches encyclopédiques focalisées sur des détails surprenants. Ce bric-à-brac de connaissances est résolument subjectif et déclare un faible pour les objets et les êtres aux noms rares et rigolos. On commence par un petit-déjeuner où l'on voit Marcel se régaler de fortune cookies et de cornes de gazelle. Puis, il file à la douche, ensuite direction penderie, où il se demande quoi enfiler : queue-de-pie, méduses ou pattes d'eph ? Plus tard, une surprise l'attend au bureau : un monticule de cadeaux. Marcel ne s'en souvient pas mais aujourd'hui c'est son anniversaire ! Il ouvre un cadeau au hasard. Chic, c'est un hélicon. Suivent un tas d'autres ustensiles à musique aux noms tous plus bizarres les uns que les autres : le piano-girafe, l'ukulélé... Marcel décide d'ouvrir en grand les portes de sa mémoire. Défile alors sa vie du temps où il était musicien au Marcel's band, puis marin sur un cargo ou encore jardinier au Luxembourg... Chaque épisode passé est prétexte à une page encyclopédique. Mais, comme notre éléphant a la mémoire sélective, il se rappelle de préférence les choses qui portent des noms compliqués comme le aye-aye, le diable de Tasmanie, le varan de Komodo... et, du côté des fleurs, la rafflésie, la plus grande fleur du monde qui peut peser jusqu'à 10 kg. Rassurez-vous : pas même un éléphant ne voudrait l'offrir à sa bien-aimée tant elle sent mauvais !
Mémoire sélective
Marcel l'éléphant a entrepris de consigner tout ce qu'il a appris dans un grand livre illustré.