La première édition avait été interdite à la suite du procès intenté par un skinhead qui avait posé devant un mur avec des affiches de propagande nazie et qui refusait que sa photo figure dans le livre. "Nous avons été condamnés parce que nous avons informé", a écrit l’auteur, Yan Morvan, le 26 juillet 2013, le jour de la condamnation. La Manufacture de livres avait été condamnée à retirer le livre de la vente et à payer 7 000 euros au nom du droit à l’image.
L’éditeur avait prévu de le rééditer le 1er novembre, sans la photo censurée, mais a reçu des "avertissements". "D’autres charmants garçons au sens du commerce plus affuté que les convictions n’ont pas fait mystère de vouloir nous assigner eux-mêmes en justice. A moins que nous ne préférions les dédommager par avance. Compte tenu de la difficile économie d’un ouvrage de photographie, nous prenons aujourd’hui la décision de jeter l’éponge… pour cette fois", écrit Pierre Fourniaud dans son communiqué.
"Nous nous trouvons dans l’impossibilité de faire notre travail d’éditeur et de participer à la diffusion du remarquable travail photographique de Yan Morvan. Au nom d’une loi protégeant le droit à l’image, faut-il se couper de sa mémoire ?", conclut-il.