Édito par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

On sait que la météo a une influence sensible sur le commerce du livre. En librairie, un été pluvieux favorise les ventes de romans. En revanche, il n’encourage pas l’achat d’ouvrages de jardinage. Dans ce secteur non plus, 2013 n’aura pas été un très bon cru, comme en témoigne notre dossier Nature & jardinage, faute d’un climat suffisamment clément. Mais ces considérations, forcément conjoncturelles, se doublent d’une caractéristique plus durable : la terre est basse et la bêche lourde à manier. D’où une crise des vocations. Là, comme ailleurs, les éditeurs s’adaptent et proposent des ouvrages sur mesure, comme Le potager d’une feignasse, chez Rustica, ou Faites-en moins au jardin, chez Larousse… En revanche, les ouvrages sur la nature qui, eux, demandent juste un peu d’observation, demeurent des valeurs sûres quel que soit le temps.

Heureusement, les vocations de libraires ne suivent pas les aléas de la météo et c’est avec une énergie réjouissante que les vingt-six repreneurs des librairies Chapitre rescapées de la faillite du groupe se sont, eux, retroussé les manches. Ce sont plutôt des hommes, ils ont entre 30 et 50 ans et se répartissent en trois grandes catégories : des libraires installés qui savent dans quoi ils s’engagent et qui rachètent des librairies pour développer et mieux équilibrer leur activité ; d’anciens salariés qui, avec courage, font le grand saut en rachetant leur entreprise et en pérennisant leur emploi ; des outsiders qui voient là l’opportunité d’une reconversion ou d’un investissement dans un secteur qui reste intellectuellement gratifiant. Enfin, des éditeurs, soucieux de préserver leur réseau de distribution, investissent également dans ce secteur, apportant un peu de soleil dans cette météo instable.

Espérons que celui-ci viendra également sécher les stocks des libraires bretons qui, ces derniers jours, ont manié plus souvent l’écope que le tiroir-caisse.

20.02 2014

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