Professeur d’histoire, libraire à Briançon, publicitaire à Paris et éditeur à Chamonix, tel fut le parcours de Michel Guérin, décédé le 24 octobre 2007 –«infarctus massif». Avec ses livres aux couvertures rouges désormais identifiables entre tous, cet amateur de Léautaud, lui-même alpiniste, a laissé une trace singulière dans l’édition spécialisée. Pendant plus de dix ans, il a publié une centaine de titres: Les conquérants de l’inutile, de Lionel Terray, Carnets du vertige, de Louis Lachenal, Montagnes d’une vie, de Walter Bonatti, Prisonnier de l’Annapurna, de Jean-Christophe Lafaille…
 
Ce livre émouvant, écrit par son épouse, n’a rien d’une biographie objective. Il va plus loin, pour nous faire découvrir un personnage attachant, un mari, un père. Tenons-nous en à sa conception du métier, dans laquelle tant de professionnels se reconnaîtront: «Tous les matins, quand je vais travailler, je pars pour la guerre». A son credo d’éditeur: «Des textes qui respectent un équilibre entre aventure et écriture» mais «pas de pathos, jamais». Ou à sa conception de l’existence: «Il aimait mélanger les genres et ne connaissait pas les limites de la vie professionnelle», écrit Marie-Christine Guérin. De fait, Michel ne s’économisait pas. Quelque temps avant sa mort, il confiait à un médecin: «Je veux exploser en vol»…
 
Aujourd’hui, les éditions Guérin, épaulées par le groupe Paulsen Média, poursuivent leur ascension, sous la direction de Marie-Christine Guérin. Elles ont publié l’un des best-sellers de l’été: Immortelle randonnée. Compostelle malgré moi, de Jean-Christophe Rufin. Et elles annoncent, au même office, Welcome to Chamonix, un nouveau texte de Dominique Potard, qui a fait entrer l’humour dans les récits de montagne.