15 SEPTEMBRE - ESSAI France

Belinda Cannone- Photo LIONEL CANNONE/ALMA ÉDITEUR

Le baiser est décidément le sujet chaud de cette rentrée. Avec Alexandre Lacroix et sa Contribution à la théorie du baiser (voir LH 873, p. 67), Belinda Cannone s'est penchée sur ce vaste dossier tout en inaugurant, avec ses variations bohèmes, la nouvelle collection "Pabloïd" imaginée par les éditeurs d'Alma, une série de textes de commande autour des "thèmes fondamentaux de l'art" identifiés par Pablo Picasso dans la préface à La tête d'obsidienne d'André Malraux : "La naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser." C'est donc à ce possible huitième "emblème" que la romancière (L'homme qui jeûne, Entre les bruits, aux éditions de L'Olivier) et essayiste (Le sentiment d'imposture, disponible en Folio, L'écriture du désir, La tentation de Pénélope...) a choisi de consacrer sa carte blanche. Sur ce terrain qui lui est très familier - celui du désir -, elle reste fidèle à la forme buissonnière dans laquelle elle fait cheminer habituellement sa pensée : courts chapitres, plusieurs voix (la narratrice, Belinda, le "fiancé") qui permettent aux points de vue de dialoguer. Elle abreuve sa réflexion à de nombreuses sources, du côté de la littérature, du cinéma, de la peinture ou de la sculpture, mêle expériences personnelles, fictions et citations, tisse ensemble sensations, intuitions et lectures dans un libre itinéraire intellectuel et intime qui propose sans asséner. Ainsi fait-elle miroiter les mille nuances de cet acte qui offre tant de "résistance à l'expression" et tente-t-elle d'approcher "de ce mystère des choses simples et puissantes" auquel, comme la beauté éphémère d'un bouquet de fleurs, "participe aussi le baiser".

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