Entre écorcheurs, tueurs en série et cadavres d’oiseaux dans l’abdomen, Mo Hayder n’a pas épargné ses lecteurs. L’autrice britannique, de son vrai nom Clare Dunkel, est décédée le 27 juillet d’une maladie neurodégénérative diagnostiquée en décembre dernier. Elle avait 59 ans.
Enfant terrible, elle quitte le foyer à 15 ans pour enchaîner petits boulot et vie effrénée à Londres, puis quitte son pays natal pour s’installer en Asie. Du Japon elle s’envole pour les États-Unis, où elle commence des études cinématographiques. Elle abandonne finalement cette voie et rentre en Angleterre. Ses réalisations, comme des prémices à son écriture noire, étaient considérées comme trop violentes et non diffusables.
Écriture horrifique
Mo Hayder est connue du public français depuis 2000 et la sortie de Birdman aux Presses de la Cité. Dans ce premier roman, on découvre Jack Caffery, un inspecteur aux cheveux noirs, amateur de whisky Glenmorangie et de cigarettes. Ce flic chevronné deviendra le fil rouge des thrillers de l’écrivaine à l’écriture sombre et angoissante. "Si Mo était capable de nous effrayer à l’envie, Clare était magnifique, sensible, humaine et drôle", déclare son éditrice aux Presses de la Cité, Frédérique Polet.
Encensée par la critique et par des pontes du genre tels que Michael Connelly ou Harlan Coben, elle remporte le Grand prix des lectrices de Elle, catégorie policier, pour Tokyo en 2006, puis, en 2012, le prix Edgar Allan Poe pour Gone. "Nous garderons de Mo le souvenir d’une auteure au talent incomparable ayant su renouveler le genre policier et en dépasser les frontières pour bâtir une œuvre intelligente, aux personnages inoubliables", regrette son éditrice.
Son dernier livre, The book of Sand, écrit sous le pseudonyme Theo Clare, sera publié aux Presses de la Cité en 2022.