ALLEMAGNE

John Makinson (Penguin), président du conseil d'administration.- Photo PHOTOS : DR

Bertelsmann et Pearson l'ont annoncé lundi 29 octobre : tout est précisément cadré pour une fusion entre Random House et Penguin, leurs filiales respectives. La nouvelle entité, baptisée Penguin-Random House, devrait être concrètement opérationnelle au cours du deuxième semestre de 2013, après le règlement des questions administratives liées à cette opération d'envergure, en particuliercelle des avis des différents offices de concurrence.

Markus Dohle (Random House), le DG de la nouvelle entité Penguin-Random House- Photo PHOTOS : DR

Le fait que News Corporation, le groupe de Ruppert Murdoch (propriétaire de HarpersCollins), ait fait une proposition de reprise de Penguin - filiale du groupe de Murdoch - annoncée le dimanche 28 dans le Sunday Times, n'est sans doute pas étranger à la médiatisation rapide du projet défini entre Bertelsmann et Pearson. Dans le montage prévu, Bertelsmann possède 53 % de la nouvelle entité, et Pearson 47 %. Markus Dohle (Random House) devrait être nommé directeur général, et John Makinson (Penguin) président du conseil d'administration. Rapporté à l'année 2011, l'ensemble ainsi constitué pèse plus de 2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires (1,7 milliard d'euros pour Random House, en 8e position dans notre classement 2012 de l'édition mondiale, un peu plus d'un milliard pour Penguin, 14e dans notre classement). Il étendra ses activités dans les zones où sont présents les deux groupes : Etats-Unis et Grande-Bretagne, mais aussi Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Afrique du Sud, Chine, Espagne et Amérique latine. Seule la filiale allemande de Random House, dont le siège est à Munich, n'intégrera pas le groupe et restera directement dépendante de Bertelsmann.

Les responsables des deux groupes l'affirment : "Chaque marque conservera son identité propre et son autonomie éditoriale." Dans une période où le marché du livre est particulièrement bousculé, évoluant dans une perpétuelle révolution numérique, les deux parties ont souhaité ce rapprochement pour unir leurs forces, notamment face aux géants de la distribution. "Nous nous recentrons ainsi clairement sur notre coeur de métier", relève Thomas Rabe, P-DG de Bertelsmann depuis janvier dernier, "cela nous permet aussi d'avancer efficacement dans le monde digital, et enfin nous renforçons ainsi nos positions dans les marchés émergents que sont le Brésil, l'Inde et la Chine". De son côté, Marjorie Scardino, directrice générale de Pearson (elle quittera ses fonctions à la fin de l'année), souligne en substance : "En réunissant ces deux éditeurs qui ont une même culture de l'excellence, nous pouvons entre autres partager une grande partie de nos coûts pour investir davantage vers les auteurs et les lecteurs, et travailler efficacement à de nouveaux modèles dans cet univers si rapide et mouvant de l'édition digitale."

27.10 2014

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