Miroirs ardents. « La finalité visée est l'émancipation collective par la compréhension rigoureuse des structures de pouvoir. » Marquée par la ségrégation aux États-Unis, Angela Davis n'a cessé de lutter contre le racisme systémique banalisé dans nos sociétés et pour un féminisme pluriversel. Quelques mois après le refus de Valérie Pécresse de nommer un lycée « Angela Davis », Najate Zouggari revient sur le parcours intellectuel et militant d'une femme dont la pensée ne s'est jamais limitée aux frontières de son pays. Rappelant les événements phare de sa vie, ses combats contre les oppressions, ses voyages, son expérience de seize mois en prison, son engagement au parti communiste, Najate Zouggari ose avec justesse les liens entre la lutte de Davis et l'actualité française.

Jean Genet écrivait à propos de la détention de Davis en 1972 : « Vos flics [...], votre administration, vos magistrats s'entraînent tous les jours, et vos savants aussi, pour massacrer les Noirs. [...] Ensuite, les Chicanos. Ensuite, les radicaux blancs [...] Ensuite, vous-mêmes. » Des politiques qui ne condamnent pas les assassinats policiers, qui banalisent l'extrême droite et qui s'acharnent contre les luttes sociales et antifascistes parviendront-elles à atteindre leur supposé idéal républicain ? L'essai s'achève par le rappel d'un fait récent : en juin dernier, Nahel, 17 ans, était abattu par un policier, libéré depuis et qu'une cagnotte organisée par un zemmourien, à laquelle ont contribué des milliers de Français, a rendu millionnaire. « Ce n'est pas chez les autres, c'est bien ici. C'est chez vous. »