3 questions à :

« On ne peut pas nous reprocher d'être restés les bras ballants »

Anne-Marie d'Estienne d'Orves, adjointe au maire de Marseille chargée de la culture. - Photo DR/Ville de Marseille

« On ne peut pas nous reprocher d'être restés les bras ballants »

J’achète l’article 1.5 €

Créé le 31.01.2020 à 01h14

Livres Hebdo : Quels sont les grands axes du Plan pour la lecture publique adopté en 2015 ?

Anne-Marie d'Estienne d'Orves : Le plan a pour principal objectif de décentraliser le service de lecture publique avec la construction de bibliothèques dans les zones qui en sont dépourvues. Il a été élaboré à partir de l'étude confiée à l'agence Abcd Culture, qui a mis en lumière les manques et le fait que dans ces secteurs, les habitants ne se déplacent pas sur les bibliothèques des autres quartiers.

Plusieurs projets ont pris du retard. Où en est le plan aujourd'hui ?

A.-M. d'E. d'O. : Depuis 5 ans, nous avons travaillé sans relâche. La bibliothèque Bonneveine a été rénovée, la rénovation de celle du Merlan est en cours, nous allons ouvrir en juin la bibliothèque Saint-Antoine. Le projet de médiathèque Vallon de Régny vient d'être voté au conseil municipal. On a pris du retard sur les projets dans les 11e et 12e arrondissements, mais ils vont se faire. On ne peut vraiment pas nous reprocher d'être restés les bras ballants. Mais faire une médiathèque, ce n'est pas seulement construire un bâtiment, il faut trouver le foncier, étudier la bonne implantation. La transformation urbaine de la ville, avec l'ouverture de nouveaux axes de circulation, ne facilite pas les choses. Cela coûte très cher aussi, il a fallu trouver les financements, pour un projet évalué au total à 22 millions d'euros.

Le développement du réseau a-t-il pâti du choix de concentrer les efforts sur le grand équipement de l'Alcazar ?

A.-M. d'E. d'O. : Quand Jean-Claude Gaudin est arrivé à la tête de la mairie, il n'y avait rien en matière de bibliothèque. Il a opté pour le projet très particulier de l'Alcazar, en plein centre-ville. C'est un équipement remarquable, qui était absolument nécessaire et qui rencontre un succès immense avec un million de visiteurs par an. Il ne faut pas regretter de l'avoir fait mais cela a constitué un coût gigantesque. Ensuite, on a commencé à réfléchir à l'implantation de bibliothèques dans les quartiers. Je précise que nous travaillons avec l'Association culturelle d'espaces lecture et d'écriture en Méditerranée qui apporte une offre de lecture publique là où il n'y a pas encore de bibliothèques.

Il y a des rumeurs concernant un projet de fermeture des bibliothèques du Panier et Saint-André. Sont-elles menacées ?

A.-M. d'E. d'O. : Il n'est absolument pas question de fermer des bibliothèques, même les petites. Ce sont des lieux de vie, fréquentés par toutes les générations, et indispensables au lien social. Développer le réseau de lecture publique a été un choix de mandat. C'est un travail de l'ombre, sur le long terme, mais d'une absolue nécessité.

Les dernières
actualités