Comment ne pas se réjouir du coup d'envoi des futurs Etats généraux des industries culturelles et créatives (ICC) annoncé le 28 novembre par les ministres de l'Europe et des Affaires étrangères, de l'Economie et de la Culture ?
A été annoncé à cette occasion un plan d'action en faveur des entreprises culturelles par le renforcement d'outils de financement et de prêts participatifs. Pour l'international, Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem, s'est vu confier le soin de fédérer la famille prioritaire des ICC à l'export et les ambassadeurs de 37 pays ont été sollicités pour participer à la réflexion afin qu'ils puissent notamment offrir aux professionnels un guichet unique et un point de contact pour leurs opérations de développement à l'étranger.
A un moment où, comme le disait Jean-Yves le Drian, il est temps de passer du « Softpower » au « Hardpower » pour lutter contre le comportement inacceptable de certains acteurs, il serait bienvenu que les pouvoirs publics renforcent leur soutien au rayonnement international de l'édition française. Si le français reste la 2e langue traduite dans le monde après l'anglais avec 13 785 titres vendus en cessions de droits en 2018, grâce aux talents de ses auteurs, au professionnalisme des éditeurs et à l'implication de structures comme le Bief, la France pourrait et devrait faire beaucoup plus.
Le soutien au livre français à l'international est de très loin inférieur à ce qui est fait pour les autres industries culturelles. L'attention accordée aux ventes export et aux cessions de droits n'entre pas seulement dans les missions qu'un éditeur se doit d'offrir à ses auteurs. C'est aussi un enjeu de développement économique et de diplomatie culturelle majeur. De nombreux pays se sont dotés de moyens supplémentaires pour renforcer leur action dans ce domaine. La France ferait bien de s'en inspirer pour ne pas se laisser distancer. Les sujets ne manquent pas : soutien renforcé à l'extraduction, aux librairies françaises à l'étranger ou aux structures comme le Bief qui proposent constamment de nouvelles initiatives pour aider les éditeurs français dans leur développement international...
Si, comme le souhaite le gouvernement, il s'agit de « soutenir un écosystème stratégique pour la France », il faut faire de ce sujet également une priorité budgétaire.