Orhan Pamuk inaugure son "Musée de l'innocence"

Orhan Pamuk inaugurent son Musée à Istanbul au printemps 2012

Orhan Pamuk inaugure son "Musée de l'innocence"

Ce Musée est un espace en apparence dédié à la mémoire de personnages fictifs issus de son dernier roman.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 20h04

Le prix Nobel turc de littérature 2006 Orhan Pamuk a inauguré vendredi à Istanbul son "Musée de l'innocence", un étrange espace en apparence dédié à la mémoire de personnages fictifs issus de son dernier roman, mais qui parle aussi à mi-voix d'émotion littéraire et de la vie à Istanbul.

83 vitrines - une par chapitre du roman Le Musée de l'innocence, publié en 2008 (Gallimard) - retracent pas à pas l'amour impossible de Kemal, Stambouliote de bonne famille sur le point de se fiancer avec une femme de son rang, et de Füsun, une lointaine cousine désargentée, dans l'Istanbul des années 1970.

Qu'on ne s'y trompe pas: le musée, installé dans une vieille bâtisse du quartier populaire de Cukurcuma, sur la rive européenne du Bosphore, n'est pas un exercice de merchandising adapté à la littérature.

"J'ai écrit le roman tout en collectionnant les objets que je décris dans le livre", a affirmé Pamuk vendredi lors d'une conférence de presse suivant la présentation du musée.

"Le musée n'est pas une illustration du roman, et le roman n'est pas une explication du musée, tous deux sont intimement liés", a-t-il poursuivi, relatant un processus de création du livre et du lieu de près de 15 ans.

Pour le romancier, l'intérêt du musée ne réside pas tant dans la nature de chacun des objets exposés que dans leurs capacité à évoquer ensemble l'émotion de la lecture.

Quand on lit un livre, "on se souvient des sentiments, des effets que le texte produit sur nous --pas du texte, mais des sentiments qu'il crée en nous", explique Orhan Pamuk, 59 ans. "L'objectif était de créer une sensation très similaire à celle que développe le livre", ajoute-t-il.

"Au bout du compte, la littérature et l'art, c'est transformer un objet familier en quelque chose d'inhabituel et étrange", explique Pamuk en guise de conclusion.
15.04 2015

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