Samedi 16 mai, la nouvelle médiathèque Françoise-Sagan ouvrira ses portes dans le 10e arrondissement de Paris. Avec ses 4 300 m2, dont 2 600 pour le public, ce sera la deuxième plus grande bibliothèque du réseau municipal de la capitale. Le nouvel équipement a pris ses quartiers dans le bâtiment construit à partir de 1824 par l’architecte Louis-Pierre Baltard pour servir d’hôpital-prison de femmes. Le cabinet d’architectes Bigoni-Mortemard, chargé de la rénovation, a effectué un important travail pour préserver la personnalité du bâtiment, inspiré de la Renaissance italienne, tout en le rendant fonctionnel (coût de la réalisation : 15,6 millions d’euros). Les façades, faites de loggias superposées, ainsi que les escaliers monumentaux ont été conservés.
L’intérieur de l’édifice, entièrement évidé, est constitué d’une structure métallique et de parois de verre. L’entrée principale du site débouche sur le beau patio de 1 000 m2 planté d’essences méditerranéennes. Dans la médiathèque répartie sur cinq niveaux, les différents services sont organisés sur de grands plateaux ouverts. Pensé comme un forum, le rez-de-chaussée abrite le hall d’accueil, la salle d’actualité, un espace détente, une galerie d’exposition et une salle d’animation. Dans les étages, les collections se déroulent au fil de rayonnages bas et de meubles de présentation inspirés du mobilier des librairies. Comme pour le bâtiment, dans les collections, l’héritage patrimonial dialogue avec la création contemporaine. Le site accueillera dans quelques mois les collections historiques de la bibliothèque de L’Heure joyeuse, 80 000 documents, du XVIe siècle à aujourd’hui, consacrés à la littérature jeunesse. Le numérique est un autre des axes forts de la bibliothèque, de même que l’ancrage social, basé sur un travail en profondeur avec tous les partenaires de ce quartier qui abrite la gare du Nord, la plus grande d’Europe en termes de trafic, et où l’on parle plus de soixante langues étrangères. "Nous avons voulu un projet cohérent, fondé sur l’ouverture et le mélange des publics ", explique Viviane Ezratty, directrice de la médiathèque Françoise-Sagan.
Véronique Heurtematte
