Comme le soulignent en cette fin du mois d'août tous les médias, la contraction à 524 nouveautés de la production de la rentrée littéraire 2019 annoncée début juillet par Livres Hebdo a d'abord une signification économique. Mais dans un contexte de renouvellement, de rajeunissement et de féminisation de l'édition, cet ajustement des programmes aux nouvelles formes de la demande du public va au-delà de l'opération quantitative. Répondant aux évolutions des canaux de promotion et du commerce du livre, les éditeurs, en littérature comme dans les autres secteurs, révisent leur organisation et leurs méthodes d'accompagnement de la production.

Les services de presse, en particulier, sont en pleine mutation. Alors que les médias tels qu'on les a connus au XXe siècle disparaissent ou se réinventent, et que le numérique fait émerger de nouveaux interlocuteurs, sites spécialisés ou blogueurs, ils diversifient leurs activités pour se porter sur tous les fronts. De la presse traditionnelle aux réseaux sociaux et à l'événementiel, ils déploient une action de plus en plus imbriquée dans celle des services marketing.

La transformation profonde des modes de lecture de la presse les y incite. Aux dispositifs hiérarchisés constitués par les journaux traditionnels se substituent progressivement des flux d'informations multiples, délivrés digitalement en continu suivant des voies toujours plus diverses. Pour y faire percer un titre, un auteur ou une collection, des stratégies complexes doivent être élaborées au cas par cas, en faisant appel à toutes sortes d'outils. Tel ouvrage aura besoin de l'appui de journaux de référence, tel autre de celui d'une émission grand public ou d'une tournée de conférences. Certains qui pourront bénéficier d'un buzz organisé sur les réseaux sociaux se passeront avantageusement de la presse. Surtout, il faudra parvenir à faire converger tous ces moyens. Tous les coups sont permis dès lors que, à la fin de l'envoi, ils touchent.

22.08 2019

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