Avec Les joies du sex-toy d'Erika Moen, Petit Paul inaugure la collection porno-humoristique Porn’pop de Glénat, placée sous la houlette de l’ancienne actrice pornographique Céline « Katsuni » Tran.
Pétition et réactions
Le retrait de la vente chez Cultura et Gibert Joseph fait suite à une polémique qui a enflammé la Toile concernant la teneur érotique de Petit Paul. Publié sur Change.org, le texte réclame à l'éditeur de retirer son ouvrage du marché, en vertu de l’article 227-3 du Code pénal. Celui-ci interdit les représentations à caractère pornographique des mineurs. L’auteur de la pétition, déjà signée par plus de 2 000 personnes, pointe également une scène où le personnage principal se fait "abuser par son institutrice". "Nous interrogeons la pertinence de sortir un tel ouvrage", écrit-il.
Dans un communiqué publié dès vendredi 21 septembre, Glénat rappelle que Petit Paul est "un ouvrage exclusivement destiné aux adultes". L’album est vendu sous un film plastique, frappé d’un autocollant avertissant de son caractère pornographique qui interdit la vente aux mineurs. L’éditeur a aussi souhaité préciser que Petit Paul est une "œuvre de fiction" et "n’a jamais pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l’abus de mineurs de quelque manière que ce soit. Il s’agit d’une caricature dont le dessin [...] ne laisse planer aucun doute quant à la nature totalement irréaliste du personnage et de son environnement".
Nous procéderons au retrait de la BD dans nos librairies mais également sur notre site https://t.co/kRfozCLETS
— Gibert Joseph (@GibertJoseph) 24 septembre 2018
Sur Twitter, Gibert Joseph a indiqué que Petit Paul sera également retiré de sa boutique en ligne.
Bonjour. Les équipes sont mobilisées. Nous procédons au retrait de la BD dans nos magasins ainsi que sur notre site https://t.co/rfQDiDwkGe Merci encore pour votre alerte.
— Cultura (@Cultura) 24 septembre 2018
Quant à Cultura, malgré son retrait total des étals des magasins, le directeur des relations extérieures de l’enseigne, Jean-Luc Treutenaere, a déclaré au Monde qu’il est toujours possible de se procurer le titre, sur demande du client. Le sponsor du Festival de la bande dessinée d’Angoulême cherche avant tout à préserver sa clientèle "familiale", et fait valoir sa "liberté éditoriale".
Glénat, par la voix de son directeur général, également interrogé par Le Monde, abonde : "Chaque libraire est maître chez lui. Celui qui ne se sent pas à l’aise avec la volonté de vendre un ouvrage pornographique, même sous cellophane, a la latitude de ne pas le référencer." Jointe par Livres Hebdo, la directrice du service de presse de l'éditeur indique qu'après cette interview un certain nombre de libraires spécialisés dans la bande dessinée ont manifesté leur soutien à la maison.