"Malgré mon âge avancé, c’était mon devoir d’ancien professeur et d’être humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et d’esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu’on ne peut plus désormais connaître qu’à travers les livres", écrit Paul Veyne. C’est dans l’urgence que l’historien de l’art, spécialiste de l’antiquité gréco-romaine, a rédigé Palmyre, l’irremplaçable trésor. Paru le 28 octobre avec un premier tirage de 20 000 exemplaires, ce petit livre, qui n’était pas inscrit au programme d’Albin Michel, a fait la une du Monde et est déjà réimprimé à 10 000.

A 85 ans, Paul Veyne nous rappelle à l’ordre à la manière de Stéphane Hessel avec son Indignez-vous ! en 2010. Son beau texte, dédié à l’archéologue Khaled al-Assaad, torturé et décapité le 18 août, n’est pas un pamphlet, c’est une ode à la cité syrienne inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, détruite cet été en Syrie par les djihadistes de Daech. Il nous rappelle que Palmyre "fut le centre du pouvoir et une vitrine de civilisation, d’urbanité", fait revivre le temple et son enceinte, les marchands et les caravanes de la soie, et les grands Palmyréniens. Parce que les livres ont cette capacité de ressusciter le passé, même quand on essaie d’en effacer les traces. Claude Combet

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