PHILIPPE MONSEL a d'abord dissimulé ses talents de photographe sous le pseudonyme Antoine Stéphani, les prénoms de ses deux enfants. "Je voulais un regard non biaisé sur mon travail, et ce n'était pas possible si je signais de mon nom associé aux éditions du Cercle d'art que je dirige", explique-t-il. Une exposition, "Travelling du monde" (du 15 mars au 15 avril à la galerie 24 Beaubourg, à Paris), explore dix années de son travail photographique. Philippe Monsel découvre la photographie à l'âge de 10 ans, sur la plage de Zeebrugge. Il débute en 1962 comme apprenti de Jean Collas, spécialisé dans la photo industrielle, puis poursuit en saisissant l'avènement de la musique pop pour Rock & Folk, Jazz Hot et autres magazines musicaux. Mais à 23 ans, il se rend compte qu'il ne pourra vivre de ce moyen d'expression. "Comme un jeune des années 1970 qui fait un choix pragmatique, j'ai fait de la gestion et du marketing !" En 1982, il renoue avec la sphère artistique mais au service des oeuvres des autres. En effet, il devient le directeur des éditions du Cercle d'art, poste qu'il occupe toujours, et publie plus de 600 ouvrages d'art moderne et contemporain. Au tournant de l'an 2000, il achète un Hasselblad et recommence la photographie, "mise en sourdine mais sans frustration". "J'ai découvert une tout autre pratique, une image photographique qui a pénétré toutes les sphères de l'art." Et sur 300 m2, l'exposition reprend les formes explorées par Philippe Monsel, depuis "Vanités", une série de clichés sur les friches industrielles, reflets des vanités contemporaines, jusqu'à "Route", à partir de films et d'images isolées, qui saisit le mouvement. Le catalogue sera disponible le 15 mars au Cercle d'art.
