Le journal Sud-Ouest, dont il fut l'une des grandes plumes et le rédacteur en chef jusqu'en 2000, annonce ce matin la disparition à l'âge de 69 ans de Pierre Veilletet. Né dans les Landes et ayant toujours vécu à Bordeaux, très attaché à son terroir gascon tout en se montrant résolument ouvert aux horizons du monde, Veilletet aimait appliquer à sa vie comme à son oeuvre la phrase du poète Miguel Torga, «l'universel, c'est le local, moins les murs». Entré en journalisme, sous le parrainage d'Henri Amouroux (et aux côtés de Jean-Claude Guillebaud) via la chronique taurine et le journalisme sportif, il élargit bien vite son champ d'investigation et en 1976, reçoit le prix Albert Londres pour une série de reportages sur l'Espagne (sa deuxième patrie) à l'heure de l'agonie de son Caudillo. Déjà, l'écrivain, le lecteur d'Hemingway et de Kessel, perçait sous le reporter...

En 1986, il publie aux éditions Arléa (qu'il a cofondé avec Jean-Claude et Catherine Guillebaud) son premier roman, La pension des nonnes. François Nourissier, Bernard Frank, le saluent comme l'une des voix singulières du paysage littéraire de ce temps. D'autres romans suivront, des essais aussi comme Querencia, mots et merveilles, Bords d'eaux, Le vin, leçon de choses où il donnait libre cours à son hédonisme discret et son érudition sans cuistrerie. Retiré de la scène publique depuis son départ de Sud-Ouest, il consacra ses dernières années à l'association Reporters Sans Frontières, dont il assuma la présidence jusqu'en 2009.

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